vendredi 17 octobre 2014

Installation à Downtown Vancouver (15 sept. - 15 oct. 2014)

Vue depuis English Bay Beach
Revenus de notre roadtrip le 15 septembre, nous nous basons dans une auberge de jeunesse (HI Downtown, 38 CAD la nuit dans un dortoir de 4 nuits) sur Burnaby street, juste derrière Davie Street. J’aurais bien aimé sortir de ce quartier mais cette auberge était la seule dans Downtown à disposer d’un parking gratuit. Bref on y passera 10 jours à peu près. Marion sera la première à la quitter pour une maison partagée sur Hornby Street (dans le style du dessin animé Là-Haut).

Tout le monde me conseillait de passer quelques temps dans une auberge, le temps de rencontrer du monde avant de s’installer. J’avoue que bien que je n’ai pas l’inclination à aller trop vers les gens, cette auberge était plus pratique que conviviale. Je me suis donc rapidement mis à chercher un logement. Et là, je me suis senti un peu perdu. Je ne connaissais rien au marché locatif local. Qu’est-ce qu’un appartement correct ? Qu’est-ce qu’un bon prix ? Va-t-on m’arnaquer ? Les baux sont-ils engageant ? Bref toutes ces questions rendaient la prise de décision difficile car risquée. Après avoir visité une chambre à 500 CAD dans une horrible maison transformée en résidence pour étudiants pauvres, un cagibi appelé pompeusement solarium – vous crevez de chaud l’été, et de froid l’hiver – dans une tour luxueuse pour 675 CAD, un coin de salon dans un appartement surpeuplé dans une autre tour du centre-ville pour 675 CAD, je me suis dit qu’il fallait mieux me trouver une chambre en sous-location provisoire, le temps pour moi d’y voir un peu plus clair. Via le site de petites annonces Craiglist, j’ai donc trouvé une chambre + parking à sous-louer du 1er oct. jusqu’au 31 déc. pour 880 CAD derrière Davie Street. C’est très cher, surtout quand on n’a pas de revenu, mais ce n’est que transitoire. J’ai surtout trouvé mon futur colocataire très sympathique. Je ne serai pas le seul par ailleurs.

Le temps de récupérer de l’argent de France pour payer les 2 premiers mois et pour faire quelques économies, j’ai quitté l’auberge de jeunesse le jeudi 25 septembre pour du couchsurfing chez Ed sur Davie Street. Ed est instituteur, je dirais la cinquantaine, et il m’a proposé gentiment de rester chez lui jusqu’à mon emménagement. Ce n’est en réalité que 4 nuits que je vais passer chez lui. J’adore le couchsurfing. A chaque fois, je suis tombé sur des personnes extrêmement sympathiques qui m’accordaient toute leur confiance. Et avec l’expérience, au bout d’une demi-heure, je me sens totalement comme à la maison. J’avais ma petite chambre dans le solarium, un bon wifi, une place de parking pour ma fabuleuse Ford Explorer. Je prenais soin d’apporter une bonne bouteille de vin tous les soirs, qu’il prenait grand soin à finir, ce qui revenait relativement cher. J’ai promené son chien Jill. On a fait une dégustation de bières le samedi à la Yaletown Brewerie. On est allé faire du Kayak à Deep Cove (Vancouver) le dimanche. Bref, j’ai partagé sa vie pendant 4 jours.

Départ pour le marché

Marché bobio de Nelson Park
idem
Parc à chien, Nelson Park
Balade avec Jill
Kayak à Deep Cove (East Vancouver)
Deep Cove - East Vancouver
Le reste du temps, je visite les différentes agences gouvernementales qui proposent des services aux immigrés. Mais bien souvent, mon visa limité ne me permettait d’avoir accès à leurs services. Le consulat français ne sert à rien. C’est finalement le Centre de la francophonie qui me permettra de confirmer ce que je savais déjà. Trouver un boulot se fait ici par réseautage (terme québécois) et en frappant aux portes. Bref, l’anti-modernité à son comble. Malheureusement pour moi, je suis bien meilleur en candidatures en ligne qu’en réseautage. Je me dis alors qu’il est plus facile de se trouver une « date » dans le monde actuel qu’un appartement ou un boulot. Il faudrait créer un Tinder pour les recherches d’apparts et de jobs.

Mais je ne désespère pas. Armé de mon CV simplifié, je quadrille littéralement la ville à la recherche d’un job, ma carte de Downtown et mon stabilo jaune fluo dans les mains. Je rencontre plusieurs personnes sur ma route. Comme les gens me prennent pour un touriste qui cherche son chemin sur sa carte touristique, ils m’abordent. Cette dame dont le boulot consiste à promener les chiens de ses clients me parle de l’entreprise de paysagisme de son frère. Et je rencontre cette autre dame plus chic. Comme je lui avais cédé ma place dans un café et que je la retrouve au passage piéton, je me permets de l’aborder. « How is your coffee ? » On discutera 15min. Elle me trouvera génial. Elle voudra parler de moi à son fils qui tient une entreprise de paysagisme. En récompense, elle gagne ma superbe carte de visite (commandé sur moo.com, site que je recommande vivement). Bien sûr, aucune nouvelle de ces 2 entreprises. Tant mieux pour moi d’ailleurs. Au bout de 2 x 2 jours de marche, d’une carte de Dowtown quasiment toute coloriée, j’obtiens 6 entretiens, 3 essais et finalement 1 job.
J’ai travaillé un dimanche comme serveur dans un restaurant de brunch sur Davie Street. La propriétaire m’a trouvé très bon. Mais la bouffe, œufs Bénédicte, toasts grillés et mauvais café, ne m’a pas retenu. J’ai travaillé 4h dans une boulangerie du centre-ville mais le style du management m’a un peu refroidi. Finalement, après avoir rationalisé ma prise de décision dans un tableau excel, je bosse chez un vendeur de glaces et de cafés italiens qui détient 2 boutiques à 10 min à pieds de chez moi. J’ai commencé le 7 octobre et j’y suis toujours. Je me rends compte que j’ai quasiment un plein temps. Ca me permet d’afficher quelques revenus en face de mes dépenses. J’ai appris à faire des boules de glace, à faire un cappuccino, un latte et un macchiato. Vu le peu d’affluence de la maison, je n’ai pas eu l’occasion d’acquérir la maîtrise des subtilités de la montée de lait. Oui, j’avoue que je m’y ennuie un peu. Il nous arrive de nettoyer 2 fois le magasin de fonds en combles pour nous occuper. Mais j’y trouve des avantages. J’ai des collègues nombreux et sympas. Le job n’est pas du tout stressant, les horaires sont variables et ce n’est qu’à 10 min à pieds de chez moi.





Bien que Marion n'aie toujours pas de téléphone après un mois sur place, on réussit à se croiser pour un sushi, un café, un essai de skate...

Marion chez Ken
Essai de skate 1/2
Essai de skate 2/2
Sushis sur Davie Street
Et le dimanche 12 octobre on a fait honneur à la dinde de Thanksgiving chez moi et mon coloc. Super soirée en compagnie de Marion et de sa coloc allemande, de 2 PVTistes lituaniennes à Vancouver parce qu'elles veulent vivre aux USA et de deux amies de mon coloc Sheldon.



Enfin, j’omettrais une part essentielle de ces premiers jours si je ne parlais pas de ma date. J’évite de rentrer dans les détails mais j’ai pas mal visité Vancouver avec lui : le club d’aviron, sorties à
Yaletown et Gastdown, fête de la bière, pêche aux crabes dans le port… 

Vue sur English Bay depuis le ponton de Ambleside Landing Park - North Vancouver
Coucher de soleil sur English Bay depuis le ponton de Ambleside Landing Park - North Vancouver
Premier crabe que l'on peut garder
Bouillabaisse avec crabes frais pêchés le soir même
Vue depuis le Vancouver Rowing Club
Vue depuis le Vancouver Rowing Club
Bière sur Beer Island avant que la Police ne nous oblige à vider la bouteille
Pre-drink avant la Harvest Fest

mercredi 1 octobre 2014

Route des vins - Okanagan Valley


La décision de partir dans l’Okanagan Valley s’est faite très rapidement le dimanche 28 au soir pour un départ le lendemain matin. Bien malin le français qui savait que le Canada produisait du vin. Moi qui croyait le pays ou trop froid ou trop humide, il existe pourtant des petits pays propices à la vigne. L’Okanagan Valley est la région viticole la plus réputée du Canada, à 3h de route au Nord-Est de Vancouver. D’après ce que j’ai compris, ces vignes plantées au beau milieu d’une zone désertique bénéficient de l’effet adoucissant d’une série de très grands lacs. Les principaux cépages qui y poussent sont le Sauvignon Blanc, le Chardonnay, le Viognier, le Pinot Noir, le Maréchal Foch.

Nous voilà partis, moi et cher Eugene, dans ma Ford Explorer, goûter aux différents vins et se constituer une petite cave à prix moindre pour l’hiver. Il faut avouer que l’alcool est hyper cher ici, bien que ça n’empêche aucun canadien de boire dès 11h du matin. Nous logions chez une de ses amies.


Dès notre arrivée à West Kelona, nous avons commencé notre route des vins par 2 domaines réputés, dont Mission Hill Family Estate. Cet endroit est hallucinant par la mise en scène orgueilleuse et mégalomane de la famille propriétaire. Pendant toute la visite de ce domaine transformé en village toscan, l’accent est mis sur l’intelligence et la grandeur de l’actuel propriétaire. On se croirait visiter Versailles au temps de Louis XIV. Des portraits de la famille sont affichés partout. Ça en devient ridicule. Toutefois, c’est là que j’ai trouvé mes fameuses galettes de Pont Aven. 

Mission Hill
Mission Hill
Mission Hill
Salle de dégustation décorée à la manière d'une salle médiévale
Vue sur le lac Okanagan depuis Mission Hill
Le lendemain, mardi 30 septembre était destiné à la visite en vélo du maximum de vignobles dans la région de Penticton . Nous avions amené un vélo dans la voiture (merci l'Explorer) et nous en avons emprunté un. Bien entendu, j'avais un vélo trop petit pour moi et pendant toute une après-midi j'ai eu l'impression de monter un poney. C'était sympa, mais sans grand chose dans le ventre, après 2 ou 3 dégustations de 5 vins chacune, mon esprit se faisait un peu moins affûté que d'ordinaire.

Vignes sur Okanagan Lake
Eugene voulant absolument pêcher, nous nous sommes installés, la nuit tombée, sur un ponton, à l'abri des regards. Nous avions eu la bonne idée d'allumer unn petit feu dans le barbecue, histoire d'ajouter un peu de chaleur à cette nuit plutôt fraîche. J'étais fortement favorable à cette idée. Je pris la responsabilité des opérations. 5 minutes après que les premières flammes apparaissent enfin, j'aperçois sur la route ce qui ressemble à un gros camion roulant très lentement. Je me dis que 20h ne correspond à l'heure normale de ramassage des poubelles. Et bien non, arrivé à notre hauteur, je reconnais un de ces énormes camions de pompiers américains avec 8 gars costauds équipés comme pour affronter la pire des catastrophes. Gentiment, ils nous étiegnent notre feu d'un petit seau d'eau et prennent nos identités. On s'est sentis un peu cons.

Sur la route du retour, le mercredi matin, on s'arrête sur la rivière Fraser au niveau de Hope dans l'espoir d'attraper un saumon. Le vent fort et froid, la rivière la canne à pêche trop petite, toutes les conditions étaient réunies pour échouer.