Sloquet Hot Springs sont relativement proches de Vancouver. A vol d'oiseau, elles ne doivent pas être à plus de 80 km. Mais voilà, nous ne sommes pas des oiseaux. En voiture, il faut remonter loin vers le Nord jusqu'à Whistler puis Pemberton puis redescendre vers le Sud en longeant le magnifique Lillooet Lake, pendant 3 heures de piste. Je conduisais avec prudence au début, évitant cailloux et nids de poule, jusqu'à ce que le tic-tac de l'horloge me presse d'accélérer. En effet, si les sources d'eau chaude sont naturelles, un petit camping a été aménagé autour et les places sont chères en ce long week-end de mai.
Manque de pot, le couple croisé en voiture a réussi à décrocher la dernière place de camping. On croise un garde. Il n'y a plus de place. Nous sommes abattus. Nous venons de passer 6 heures en voiture et nous ne nous voyons pas rentrer à Vancouver le jour même. Après avoir repris nos esprits, nous décidons de confirmer l'information avec un autre garde. Alléluia! Celui-ci nous trouve plusieurs options officieuses pour poser notre tente. Nous acceptons l'une d'entre elles, trop heureux, et commençons à nous installer.
Après quelques heures à nous prélasser à discuter avec nos voisins de trempette, nous remontons à notre campement et dînons. Les deux filles que j'ai emmenées avec moi ne se voient pas redescendre le chemin à la nuit tombée pour rejoindre les festivités. Je suis accablé. Elle préfère dormir. Je ne me vois pas non plus descendre le chemin dans le noir tout seul. Qui sait un couguar, un grizzly pourrait me croquer. Je me résous donc à attendre le lendemain matin pour profiter des sources, en espérant être le premier.
Je redescends donc vers 7 heures du matin. J'en profite pour descendre la vaisselle. Avoir eau chaude des sources et eau froide du torrent à volonté est un luxe inimaginable en camping. Une fois fait, je rejoins les sources.
Quatre à cinq personnes sont déjà présentes. Elles ne sont pas seules. Des dizaines de cadavres de canettes de bières jonchent le sol, les bassins. Je décide de faire comme les autres, me trouver un petit coin cosy et ignorer les déchets. Mais je me remémore alors les images que j'ai pu voir de l'Inde mais aussi mes propres expériences au Cambodge ou à Bornéo, où les gens nagent au milieu des détritus. Je suis dégoûté. Les Canadiens sont censés être propres. Je dois faire quelque chose. Je me décide à rassembler toutes les canettes. Les baigneurs me voient faire et se lèvent timidement pour m'imiter. Au bout de 20 min de nettoyage, les sources ressemblent enfin à un petit paradis, pas grand, mais un petit paradis.
Nous sommes repartis en début d'après-midi.