lundi 28 mars 2016

Paquofino



Depuis mon passage en 2014, je rêvais d'y retourner. Tout le cliché du Pacific North West s'y retrouve : nature, ocean, surfers, forêt, plage, baleines, hipsters, montagnes, yoga, coffeeshops, tatouages... Ca y sent bon les vacances et la station balneaire comme nulle part ailleurs en BC. Les écoles de surf fleurissent en ville et les profs de surf - le cliché de l'australien, grand blond aux cheveux délavés, bras droit entièrement tatoué - s'y retrouvent l'été apres un passage au Costa Rica. Bref ca c'est l'ambiance estivale. 

Pour un week-end de Paques plutot précoce, l'ambiance était moins alléchante mais la beauté du lieu toujours séduisante. Il y a deux jours fériés pour le week-end de Pâques en Colombie-Britannique, ce qui rendait les 5h de trajet entre Victoria BC et Tofino rentables. J'avais proposé à Brittany, mon ancienne collègue du café à Vancouver et ma principale amie en BC, de me rejoindre à la capitale et de passer le week-end a Tofino qu'elle ne connaissait pas encore. Notre programme se centrait sur une expedition "source d'eau chaude" sur une île de la cote pacifique à 1,5h en bateau taxi de Tofino. Bref un vrai voyage aux milieux des innombrables îles de la zone avec des chances plutot élevées de voir baleines, orques et autres mammiferes marins.


La météo était relativement mauvaise le samedi et les divertissements plutôt rares. Faut dire que partout ou je suis allé dans l'Ouest canadien, les infrastructures touristiques sont largement en-deçà du potentiel et la qualité des prestations souvent décevantes. On a dormi dans une drôle de batîsse située à Ucluelet, la commune avoisinante. La qualité des lits de l'auberge était epouvantable mais l'ambiance très sympathique.




Heureusement qu'il faisait beau - mais froid - le dimanche pour notre excursion dans les sources d'eau chaude avec The Whale Center. Nous n'avons pas eu la chance de voir beaucoup de vie sauvage sur le trajet jusqu'au village indien de Hot Spring Cove (reserve provinciale marine de Maquinna) hormis des bald eagles (pyguarde a tête blanche) et d'une loutre de mer, ce qui ma foi n'était pas si mal. Une fois debarqués sur le ponton, nous devions marcher 30 min sur un petit chemin de planches dans une forêt luxuriante et lumineuse. On se croyait dans un autre temps et dans un autre lieu.





Nous avons decouvert les sources d'eau chaude au bout d'une demi-heure de marche. Et ma foi j'étais assez sceptique. Il s'agissait simplement d'un petit filet d'eau qui se faufilait entre les rochers depuis sa source 20 mètres plus haut et descendait jusqu'à la mer. Une vingtaine de personnes s'agglunitaient comme des bernics dans les quelques cavités naturelles qui retenaient l'eau chaude avant qu'elle ne se perde dans le Pacifique. Pas très sexy ni très confortable. Il a fallu faire preuve de patience, attendre son tour pour finalement réussir à se glisser dans le petit ravin. On commence par le haut où l'eau est la plus chaude, voire brûlante, et puis au fur et à mesure des abandons des autres baigneurs en aval, on glisse vers les cavités les plus proches de l'océan et les plus larges. Une belle cascade ponctue le cours de ce petit filet d'eau chaude. Et il faut avouer que là c'étaitvraiment le bonheur: prendre une douche chaude en pleine forêt avec vue sur les lames du Pacifique. C'etait aussi bien que dans les pubs des gels douche Ushuaia.




Pour le retour, nous avons pris la route du large. Je pense qu'elle était beaucoup plus courte que la route d'entre les îles. Les creux en étaient d'autant plus prononcés. J'ai voulu rester sur la plateforme arrièere du bateau mais mon sens de la mesure m'a rapidement rappelé à l'intérieur.



Suite a notre balade nous avons joué avec les bourrasques de vent sur la longue plage Chesterman.




Le dimanche soir, nous nous sommes rendus dans le pub du coin qui proposait un burger a 12 dollars. Bien que le burger fut très bon - qui l'eut cru? - l'endroit meritait le detour d'un point de vue culturel/sociologique. Il s'agissait d'une très grande salle aménagée sans aucun goût ni charme. Les tables et les chaises en pin clair étaient alignées comme on le voit dans les cantines scolaires. Des écrans de TV installés en hauteur tuaient l'ennui des familles et des couples locaux. Le tableau était tellement misérable qu'on finit par en riree.

Le lundi matin, avant de reprendre la route et de raccompagner Brittany vers Nanaiamo pour qu'elle puisse prendre le ferry de 15h vers Horseshoe Bay, nous avons fait une rapide marche sur le sentier cotier. Et rien qu'en se promenant, nous avons pu voir - de loin - le souffle de 3 baleines qui passaient tranquillement dans le coin. C'est la magie de cette côte du Pacifique.


samedi 12 mars 2016

Mount Washington Skiing Resort



Cela m'a rendu quelque peu confus. Mount Washington n'est pas dans l'Etat de Washington. Ce n'est pas non plus aux Etats-Unis même s'il en existe peut-être un de l'autre côté de la frontière. En effet, avec un peu plus de 170 ans d'histoire moderne, ce coin du monde est relativement pauvre en noms propres et les mêmes noms se répètent inlassablement. Mount Washington se situe bien côté Canada, au beau milieu de l'île de Vancouver. Mount Washington est l'unique station de ski sur ce bout de terre, à 3h de route au nord de Victoria.


Je souhaitais m'y rendre avant l'arrivée des premières belles journées de Printemps et profiter de la  neige qui est tombée en masse sur l'île et sur le continent. J'étais d'autant plus impatient que l'enneigement de l'Alpe d'Huez avait été décevant en décembre. J'ai tenté de motiver les 2-3 personnes que je connaissais pour m'accompagner mais sans succès. C'est une malédiction qui me poursuit. Il faut dire que réussir à persuader un algérien et un israëlien qui ne sont jamais montés sur des skis n'était pas une mince affaire. Je suis donc parti avec Toyota Yaris louée chez Budget (à ne pas refaire) sur les routes de Vancouver Island Vendredi soir après le boulot. Je me suis arrêté dans un hôtel de standing à Comox (Port Augusta Inn) afin d'être en forme pour passer la journée de samedi debout sur mes skis et à refaire les 3h de route du retour sans problème.



Comparé aux stations que je peux connaître, cette station m'est apparue minuscule. Toutefois, considérant mon niveau de ski, je m'en suis contenté. Elle est d'ailleurs conçue pour y passer la journée. En effet, il n'y a aucun hébergement sur place ni restaurant ni même café le long des pistes. Les gens y viennent pour skier. C'est sommaire et terriblement cher: 85 dol pour skier de 9h du matin à 15h, sur des pistes qui  ne sont pas toutes damées. Pour ce prix là, j'avais le luxe d'avoir la piste rien que pour moi et une quantité de neige incroyable qui avait transformé les sapins en cônes de neige. Ne voulant pas provoquer ni accident ni ne causer de blessure car je n'avais aucune idée de la couverture en cas de problème, j'y suis allé mollo et les sensations n'ont pas toujours été au rendez-vous. Sans regret néanmoins, ce fut l'une des plus belles journées de mars.