lundi 22 mai 2017

Sloquet Hot Springs

Pour profiter du long week-end de Pâques, une petite virée dans des sources d'eau chaude naturelles se trouvait être une solution idéale. La météo étant imprévisible dans les montagnes, les sources d'eau chaude sont l'endroit idéal en cas de pluie, de neige ou juste de températures frisquettes. Par ailleurs, les sources se trouvent toujours dans des endroits perdus: rien de mieux pour avaler les kilomètres sur des routes en terre; loin de toute civilisation.


Sloquet Hot Springs sont relativement proches de Vancouver. A vol d'oiseau, elles ne doivent pas être à plus de 80 km. Mais voilà, nous ne sommes pas des oiseaux. En voiture, il faut remonter loin vers le Nord jusqu'à Whistler puis Pemberton puis redescendre vers le Sud en longeant le magnifique Lillooet Lake, pendant 3 heures de piste. Je conduisais avec prudence au début, évitant cailloux et nids de poule, jusqu'à ce que le tic-tac de l'horloge me presse d'accélérer. En effet, si les sources d'eau chaude sont naturelles, un petit camping a été aménagé autour et les places sont chères en ce long week-end de mai.






Ma foi, on n'a croisé quasiment rien ni personne sur la route. Au bout de 3 heures de piste, le GPS nous dit de continuer sur un petit chemin qui se perd dans les montagnes. Il y a si peu de traces humaines qu'on pense s'être perdus. A 1 km de notre objectif, ne voyant rien venir, ayant déjà dépassé l'emplacement sur le GPS, nous décidons de faire demi-tour. Puis nous croisons une voiture qui nous suivait. Ils nous affirment que nous sommes sur le bon chemin. On refait demi-tour. Au bout de 10 min, le chemin devient de plus en plus grossier. Il faut jouer du volant à gauche et à droite. Jusqu'à ce qu'on découvre le campement, remplis d'énormes 4x4.

Manque de pot, le couple croisé en voiture a réussi à décrocher la dernière place de camping. On croise un garde. Il n'y a plus de place. Nous sommes abattus. Nous venons de passer 6 heures en voiture et nous ne nous voyons pas rentrer à Vancouver le jour même. Après avoir repris nos esprits, nous décidons de confirmer l'information avec un autre garde. Alléluia! Celui-ci nous trouve plusieurs options officieuses pour poser notre tente. Nous acceptons l'une d'entre elles, trop heureux, et commençons à nous installer.



Une fois le campement installé, nous allons vers les sources. Elles sont en réalité en contrebas du campement. Un petit chemin de 5 min nous conduit à plusieurs petits bassins réalisés grâce à des petits barrages. L'eau chaude ruisselle de la falaise jusqu'au torrent adjacent. On ne peut pas réellement se baigner, mais uniquement se tremper. L'eau chaude jaillit aussi par intermittence à travers le sol des bassins, nous brûlant les fesses. L'atmosphère est chaude et humide. Il y a du monde. Les gens sont paisibles, en couple ou en groupes. Ils boivent des bières. Des vieilles petites bougies, restes de nuits arrosées, sont visibles un peu partout. J'ai hâte que la nuit tombe.
















Après quelques heures à nous prélasser à discuter avec nos voisins de trempette, nous remontons à notre campement et dînons. Les deux filles que j'ai emmenées avec moi ne se voient pas redescendre le chemin à la nuit tombée pour rejoindre les festivités. Je suis accablé. Elle préfère dormir. Je ne me vois pas non plus descendre le chemin dans le noir tout seul. Qui sait un couguar, un grizzly pourrait me croquer. Je me résous donc à attendre le lendemain matin pour profiter des sources, en espérant être le premier.




Je redescends donc vers 7 heures du matin. J'en profite pour descendre la vaisselle. Avoir eau chaude des sources et eau froide du torrent à volonté est un luxe inimaginable en camping. Une fois fait, je rejoins les sources.


Quatre à cinq personnes sont déjà présentes. Elles ne sont pas seules. Des dizaines de cadavres de canettes de bières jonchent le sol, les bassins. Je décide de faire comme les autres, me trouver un petit coin cosy et ignorer les déchets. Mais je me remémore alors les images que j'ai pu voir de l'Inde mais aussi mes propres expériences au Cambodge ou à Bornéo, où les gens nagent au milieu des détritus. Je suis dégoûté. Les Canadiens sont censés être propres. Je dois faire quelque chose. Je me décide à rassembler toutes les canettes. Les baigneurs me voient faire et se lèvent timidement pour m'imiter. Au bout de 20 min de nettoyage, les sources ressemblent enfin à un petit paradis, pas grand, mais un petit paradis.

Nous sommes repartis en début d'après-midi.


dimanche 22 janvier 2017

Raquettes au Forbidden Plateau


Mount Washington est l'une des deux stations de ski de l'île et la plus proche de Victoria, à environ 3 heures de route. Ce n'est pas grand, relativement cher et pour y avoir skié l'année dernière, l'entretien des pistes laisse à désirer. L'hiver est particulièrement rude cette année pour cette partie du Canada au climat océanique. Il neige toutes les semaines, paralysant la ville, qui n'est pas équipée pour ce type de précipitations. Bus, voitures et camions patinent. Le réseau ferré n'existe plus depuis plusieurs années.

Malgré ces désagréments, un paysage sous la neige c'est toujours beau et il faut savoir se donner les moyens pour en profiter. Le but de cette virée en montagne n'était pas de skier mais de partir en raquettes. La station de ski est attenante à une extension du grand parc naturel du centre de l'île, le parc Strathcona. J'ai donc passé quelques heures à crapahuter dans la montagne du Forbidden Plateau jusqu'au Mackenzie Lake.







Cowichan River en hiver


Misha m'a proposé d'aller pêcher des truites stillhead dans la poissonneuse rivière Cowichan. Les poissons, c'est plus compliqué qu'on ne l'imagine. Entre les différentes espèces de saumon qui remontent les rivières à différentes périodes de l'année, il y a aussi différentes espèces de truites et d'étapes dans la vie de ces bestioles. Bref les truites stillhead sont de grosses truites qui rejoignent la mer en hiver. Et on est bien en hiver. Il y a régulièrement des chutes de neige sur Victoria, phénomène très rare. Pour éviter d'avoir froid, j'ai finalement acheté le matériel nécessaire. Mais je ne pouvais que faire de figuration, ma canne à pêche étant trop petite pour les stillheads.

Nous partons donc le dimanche matin. Mes cooéquipiers pour pêcher Il fait beau mais froid à Victoria. Il neige sur la vallée de Cowichan et sur l'autoroute qui monte vers le col de Malahat que nous devons passer. Si à l'aller nous n'avons pas eu de problème, je peux avouer que je n'étais pas fier de rouler sur 5 cm de neige au retour.

Nous nous sommes garés sur le parking recouvert de neige. La neige tombait doucement. Il n'y avait pas un bruit. La rivière elle-même était silencieuse. Un aigle perché sur sa branche nous surveillait. La neige a continué à tomber toute l'après-midi, ce qui créait une ambiance unique.