dimanche 23 décembre 2007

Resting Laos

Le dimanche 16 décembre, nous nous levâmes vers 8h30 pour rejoindre la frontière laossienne et les 4000 îles. Nous trouvâmes une voiture pour nous y emmener. A la frontière, le chauffeur sortit du coffre, de sous mon sac, un poisson frais qu'il donna grâcieusement aux douaniers pour pouvoir passer sans encombre. De notre côté, nous dûmes payer $1 aux douaniers pour pouvoir passer sous prétexte que c'était dimanche. Imaginer ce que cela représente pour eux : un dollar par touriste alors que la plupart des cambodgiens doivent gagner pas plus d'un dollar par jour. Si du côté cambodgien, la route était toute neuve, il n'existait tout juste qu'une percée dans la forêt du côté laossien. Et c'est après 10 min de casse-cul dans une berline que nous rejoigîmes une route correcte. Nous pouvions sentir rien que sur cette petite route laossienne, que ce pays a un niveau de développement supérieur à celui du Cambodge. C'est simple, des pylones électriques et des panneaux indicateurs sur les bas-côtés, des frigos dans les restaurants nous apparaissaient alors comme un luxe.
Frontière Cambodge/Laos
Arrivés au débarcadère, qui ressemble plus à une plage de vase, nous prîmes une pirogue d'indien qui nous amena au milieu du Mékong, dans les 4000 îles. C'est un lieu paisible et magnifique que nous découvrîmes. Il y avait un petit côté "écomusée", Eden perdu qui valait le coup de s'y arrêter quelques jours. Et nous n'étions pas les seuls!! Nous trouvâmes une guesthouse sur l'île de Don Det et un merveilleux restaurants qui faisaient des rouleaux de printemps succulents et du sticky rice tout aussi bon. C'est à ce moment là que toute la progéniture des restaurateurs se sont mis à barboter dans l'eau. C'était terriblement mignon. Et c'est sans dire que les couchers de soleil étaient plus beaux les uns que les autres.
Don Det Island (4000 îles)









Le lundi nous partîmes pour une balade en vélo autour de Don Det. D'ailleurs on trouva ce vieux viaduc construit par des français pour un train qui allait se perdre dans ce coin perdu. Nous atteignîmes enfin les fameux rapides qui ont fait le succès de cette région du monde : magnifiques mais assourdissant et cette stupide guêpe qui nous tournait autour. Au pied des rapides, une plage digne d'un décor de cinéma et un espèce de farfelu blond qui se tressait des chapeaux de sorcière en feuilles de bananier.

Les fameux rapides du Mékong

Vue de notre guesthouse très tôt le matin du 18 décembre
Départ vers Paksé
Nous partîmes vers Paksé le mardi 18. Nous voulûmes prendre un transport local. Nous prîmes donc ce camion reconverti en transport de passagers et de marchandises. Oui ils ne font pas la différence là-bas. On était donc assis entre des scooters, des sacs de pommes de terre, des poissons frais qui commençaient à chauffer dans leur sac en plastique et deux chiots cachés sous mon banc allaient bon train pour me lécher les mollets. Enfin, le trajet dura plusieurs heures sous un soleil brûlant. Et il faut préciser que le bus n'avait rien de local car il y avait majoritairement des blancs. Bref l'intérêt a posteriori était très moyen. Toutefois Antonin nous a bien fait rire lorsqu'il a voulu faire son beau goss en alumant une cigarette à l'arrière du camion ; et il la perdit.
Notre bus local : un camion convertit en bus Antonin fait son beau goss Paysage le long de la route : très sec
Paksé est une ville très marquée par la présence française. Arrivés à Paksé, nous trouvâmes une auberge tenu par un chinois francophile : très classe le monsieur, la cinquantaine, des cheveux et une peau superbe, un intellectuel qui connaissait Saint Jean Cap Ferrat. Dans cette ville, des gamins jouent sur une île de sable au milieu d'une rivière. Nous dûmes aller à l'hôpital pour Noémie qui ne se sentait pas bien. Nous étions terrifiés par ce qu'on était en droit d'attendre. Et bien non. Nous fûmes agréablement surpris : nous trouvâmes un médecin très compétent ayant fait ses études en France. Noémie fut bien soignée. Un nostalgique de la présence française vint échanger deux mots de français avec nous. Le pauvre il était grand-père, en faisait l'âge mais n'avait que 45 ans.
Terrain de football improbable
Paksé : un école monastique

Le mercredi 19 décembre, nous partîmes vers le Bolaven Plateau, la raison de notre petite halte à Paksé. Nous louâmes trois petites motos au Lankham Hotel pour $8 / jour. Après s'être rôdé quelques minutes sur nos nouveaux bolides, nous prîmes la direction de ce fameux coin du monde réputé pour son café. Et au bout d'une heure ou deux, nous atteignâmes deux énormes cascades que nous dûmes regarder de loin tant la pente était abrupte. Nous repartîmes et nous essuyâmes une violente douche (voyez mon état) qui nous poussa à trouver refuge sous une ferme où des paysans triaient le café. Et c'était tout mouillés que nous reprîmes la route. A vrai dire, nous étions tellement concentré sur notre route que nous ne regardions à peine le paysage. A mon souvenir, ce que nous traversâmes ce jour là était plutôt triste : une végétation toute rabougrie.
Rôdage sur nos bolides
Deux cascades du Bolaven Plateau
Deux enfants jouant dans les plantations de café
Et là, un événement faillit gâcher notre périple en Asie du Sud-Est. Voilà que Noémie qui avait déjà fait la première partie du voyage avec ses béquilles vint à heurter de son bolide une solide vache. La pauvre tomba, son calque valsa et sa moto finit dans le bas-côté. C'est ce que je vois dans mon rétroviseur. Je fais demi-tour. Je pense que Noémie est blessée et qu'elle va avoir besoin d'une ambulance dans un pays où il n'y ni ambulance ni hélicoptère. Heureusement, Noémie est simplement griffée et juste un peu sonnée. La moto n'a rien. On peut repartir aussitôt car le chemin est encore long avant d'atteindre notre auberge. Le chemin à 25km/h n'en finit pas. C'est à ce moment là que la route devient piste et que nous traversons dans une ambiance de Paris-Dakar (poussière, phares, bosses, luminosité qui décline, paysans qui marchent le long de la route avec leurs vaches). Cela aurait été terriblement jouissif s'il n'y avait pas eu l'accident auparavant. Les scènes que nous traversâmes cette nuit là étaient dignes du Moyen-Age. Les cochons ressemblaient plus à des porcs primitifs, les gens vivaient dans la poussière, les gens portaient des guenilles. Les seuls éléments qui trahissaient notre époque étaient d'énormes paraboles TV. Finalement, après avoir laissé ma moto à un mécanicien à cause d'un pneu percé, nous atteignîmes un petit coin de civilisation dans une auberge bien tenue et pleine d'occidentaux.
Le lendemain matin, nous découvrîmes la beauté du paysage environnant. Un éléphant vint se présenter au petit-déjeuner avant d'aller couper quelques arbres. Puis nous partîmes nous baigner dans le torrent. Là des garçons s'amusaient à pécher, et des petites filles portaient du bois.





Puis nous repartîmes en début d'après-midi pour rejoindre Paksé.





Après avoir passé la nuit à Paksé, nous prîmes au matin du 21 un bus pour Savanakhet pour une correspondance vers le Vietnam. Le voyage en bus fut horrible. Des tubes thaï passent à tue-tête. Toutes les chansons parlaient du développement économique : de la jeune fille qui quitte la ferme familialle pour rejoindre un travail de serveuse dans un fastfood d'une grande ville. Son premier salaire la rend heureuse. Là nous attendâmes des heures. Nous trouvîmes une fabrique de textile qui organisait un fashion show. Et croyez moi, même au fin fond du Laos, on trouve des dizaines de transexuels. Vers 11h, nous prîmes notre bus vers Hué au Vietnam. C'était un bus dégueulasse, je ne me suis jamais senti en si grande insécurité. Il avait un chargement de charbon sur le toit et des caisses de biscuits à l'intérieur qui bizarrement furent enlévés avant la frontière. En pleine nuit, nous nous arrêtâmes plusieurs heures dans un bled où des porcs faisaient les éboueurs, où les locaux avaient tous des têtes de truands, qui voulaient en plus prendre nos passeports. Enfin au petit matin, nous remontâmes dans le bus crade et atteignîmes la frontière vers 7h, au matin du Samedi 22.
Vendeurs à la sauvette
Coucher de soleil à Savanakhet Fashion show


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