dimanche 27 juillet 2014

Fête au Far West


Située à l'extrêmité septentrionale de la route 101, Powell River est une petite cité de 25 000 âmes. C’est surtout un district qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres le long de la mer. Elle s’étend sur une route, plusieurs îles et plusieurs lacs. C’est un district dominé par le secteur du bûcheronnage. Le principal employeur de la cité semble être la papeterie suivi par l’hôpital et les résidences pour personnes âgées.

(Je reviendrai plus en détail sur Powell River et sur mon wwoofing une fois que j’aurai amassé suffisamment de photos.)

Peu de choses arrivent à Powell River sauf une fois par an, la traditionnelle Sea Fair. Et c’était ce week-end. Une troupe de gitans du coin est venue installer ses vieux manèges sur la pelouse qui lui était réservée le temps du week-end. Leurs bolides étaient plus imposants que leurs manèges. Je n’ai pas osé monter sur l’une de ces attractions, de peur de finir broyé par plusieurs tiges de fer rouillé. C’est à ce moment-là que je réalise que tout n’est pas aussi rutilant dans le nouveau monde que ce que je pouvais imaginer. Bref, c’est aussi à ce moment précis que je me rends compte que je me suis peut-être perdu dans le Far West canadien.



Etaient aussi prévu lors de cet évènement : concours en tout genre, pêche, beachvolley, kayak, avions… concerts, parade, visite d’un navire de la Navy.

Ah! la parade était le meilleur moment de cette journée en ville. Toute la ville, tous les services, les associations, les clubs et les commerces ont défilé dimanche matin. Cétait un exercice que je trouve en tant qu’européen ridicule mais qui a le mérite d’être authentique. Ce n’était pas simplement du folklore. Ils avaient vraiment l’air de trouver ça chouette. La parade a commencé par le club de voitures de collection de la région...


...suivi des anciens combattants, des pompiers et de l’ensemble des services de secours.


Les clubs, associations en tout genre ont pris la relève, puis les commerces et les églises.

L'école sino-quelque chose
La jolie cow-girl en paillettes
Le club de ceux qui pensent encore qu'ils peuvent faire fortune
Un maraîcher local, ou alors un club pour caser des jeunes filles au physique pas facile
L’après-midi, je me suis rendu avec l’autre wwoofer à la marina car nous avait prévenu Christina, notre hôte, qu’un « navire énorme de la Marine canadienne » venait tous les ans à Sea Fair de Powell River. Et bien ce navire énorme faisait pâle figure dans la marina à côté du yacht d’un couple d’américains.

Le soir, avait lieu le feu d’artifice annuel. Sont-ce nos élites locales françaises qui se fichent des contraintes budgétaires lorsqu’elles nous offrent des feux d’artifice grandioses ou alors Powell River est-elle une cité très pauvre ? Je pense un peu des deux. En tout cas le feu d’artifice était ennuyeux. Quelques pétards à gauche, à droite, des fusées râtent leur tir et tombent directement dans l’eau. Des silences rythment régulièrement le spectacle. Peu d’applaudissements. Pendant ce temps, les jeunes s’amusent à la fête foraine.









mercredi 23 juillet 2014

Direction Powell River - Sunshine Coast


Aujourd’hui est le jour du grand départ "into the wild". Un trajet de 120 km m’attend, soit pour le Canada 6 heures de voyage puisqu'il faut jongler avec les horaires des ferries. Je hèle mon car à Waterfront Station, Downtown. Je rejoins sur les banquettes, une population bigarrée qui n’a que 2 points communs : un fort accent et une thermos d’americano – je présume.

A peine après avoir passé le Lions Gate Bridge et atteint North Vancouver – au Nord de Downtown, la fine bruine bretonne se transforme en furie tropicale à la faveur des pentes raides de ce bout de côte. Le trajet ne se fera dès lors que sous une pluie incessante. Tout au long de ce trajet, nous suivons la soi-disant mythique Highway 101, qui bien connue en Californie rejoins la Terre de Feu en Amérique du Sud à Lund (Powell River), son extrêmité Nord (information non vérifiée).



Le premier ferry est atteint en moins de 30 min de route. La traversée dure environ 45 min. Tout est gris dans le paysage mais il existe dans cette grisaille ambiante une vraie beauté. On se croirait perdu dans des fjords isolés de l’Alaska où du Groenland. 



On refait 45 minutes de route et nous voilà au deuxième embarcadère. La météo est encore plus mauvaise. De lourds nuages gris sombres recouvrent la mer terriblement calme. Les silhouettes noires des montagnes n’apparaissent que progressivement à la vue. Elles font des ponts entre la mer noire et les nuages sombres. La masse nuageuse, très basse, semble littéralement se déchirer sur les pins et les crêtes, comme de l’ouate sur un massif de ronces. Des bouts de cette masse tombent lourdement le long des versants. Tout s’assombrit au fur et à mesure que la nuit approche. Il est 20h20. Toutes ces nuances de gris s’entremêlent de plus en plus. Tout est brouillé, relatif, flou. Tout est trop calme. C’est à la fois lugubre et mystique. Je réalise que peut-être ce nom de Sunshine Coast est un doux leurre pour le petit aventurier que je suis.

Le ferry continue sa course tranquillement, virant d’un bord à l’autre au rythme des passages entre les îlots. Powell River ne devrait plus être loin.

J’arrive à Powell River sous une petite pluie. Je suis les indications de Christina et je trouve en quelques minutes son petit hâvre de paix. J’entre côté jardin. Un peu de nourriture m’attend dans le préau qui fait office de cuisine extérieure. Elle et mon nouveau acolyte pour le mois à venir me rejoignent.

samedi 19 juillet 2014

Visite de UBC - lundi 19/07/2014

Wreck Beach - UBC Campus - West Vancouver






















Au réveil, le ciel était gris. Encore gris et bas avec ces corbeaux qui donnent définitivement un air lugubre à cette ville. Ken devait se lever pour aller travailler mais je l’entends tousser et il est déjà 7h30. A posteriori, je me rends compte que lui offrir du vin était peut-être une mauvaise idée étant donné les exigences de son régime alimentaire. Je me fais donc tout petit et pars rapidement prendre mon petit-déjeuner dans le café d’en bas qui dispose du WIFI. Vers 10h le ciel s’ouvre et c’est une magnifique journée qui semble débuter. Tant mieux car j’avais prévu d’aller sur le campus d’UBC.


L’Université de Colombie Britannique est située au bout d’une péninsule. Il suffit de prendre un des bus dont le chiffre finit par 4 pour y aller. Oui je découvre progressivement les subtilités de Vancouver. En sortant de downtown, le bus 44 remonte l’immense avenue qu’est 4th avenue. En dehors de downtown, le nom des avenues semble calqué sur le système américain, disons new-yorkais car je n’en connais pas d’autre. Les avenues sont les artères est/ouest et les rues les artères nord/sud, qui elles ne portent pas de numéros mais des noms comme tout downtown. Cette 4th avenue est bordée de magasins et petits immeubles. Tous les 100m des rues latérales irriguent des quartiers de jolies maisons en bois bien entretenues. De beaux arbres donnent à ces lotissements américains beaucoup de charme. Le bus file.

On finit par atteindre l’université. Celle-ci surplombe la mer sur tous ses bords à l’exception du côté est. C’est un campus gigantesque, construit comme une ville en tant que tel. Comme attraction touristique, ce campus est réputé pour ses parcs naturels – tous ses bords donnant sur la mer sont transformés en parcs naturels – ses plages et ses musées. Ce campus est beau, vert et impressionnant.

Avenue centrale - UBC Campus - West Vancouver
Je m’y rends en premier lieu pour visiter le musée d’anthropologie. Beaucoup de gens critiquent Vancouver et d’autres villes nord-américaines pour l’absence de culture. Je voulais contredire cette fatalité. Malheureusement pour moi, je ne peux que la confirmer. Alors que la Colombie-Britannique dispose encore de peuples autochtones, le musée est relativement pauvre à leur sujet. Un seul grand hall présente les fameux totems et autres objets rituels. Etant donné le peu d’objets présentés, je profite d’une visite guidée gratuite d’un village reconstitué à l’extérieur. Là-aussi, les explications de la guide sont lacunaires. Elle n’est pas en mesure de nous expliquer certaines subtilités. Les connaissances sur les peuples autochtones semblent limitées alors même que ceux-ci disposent de réserves partout dans la province et jusque dans Vancouver. Bref je suis un peu déçu et je finis ma visite par la collection de porcelaines européennes.





Musée d'anthropologie - UBC Campus - West Vancouver
Oeuvre moderne racontant la création du monde - Musée d'anthropologie - UBC Campus - West Vancouver

Je continue ma visite par le Tibeko Memorial Garden, l’un des plus beaux jardins japonais en dehors du Japon. Bref il représente les différentes étapes de la vie. Je vous laisse en juger par vous-même.

Tibeko Memorial Garden - UBC Campus - West Vancouver

Tibeko Memorial Garden - UBC Campus - West Vancouver
Je profite de la présence du guichetier pour lui demander où se situe la plage la plus belle du coin. Et oui, il fait très beau et j’ai bien envie d’aller me prélasser un petit peu. Comme je m’y attendais, la plus belle plage est naturiste et ne se situe qu’à 200m du jardin, en bas d’un long escalier à flanc de falaise. Il va falloir donc y passer. Allons bon, je ne connais encore personne. Il est vrai que cette plage est magnifique. L’eau lèche les branches basses des arbres et des fougères descendus de la falaise. De grands troncs d’arbre jonchent le sol. Sur la mer des grandes barges chargées de copeaux de bois et tractées par des remorqueurs passent tranquillement. On devine Vancouver Island à l’horizon. Par un tel jour d’été, c’est totalement magnifique. En mode naturiste, cela donne à cette journée une petite saveur de défi. Finalement, ce n’est pas aussi gênant que je me l’imaginais.


Wreck Beach - UBC Campus - West Vancouver

Wreck Beach - UBC Campus - West Vancouver



vendredi 18 juillet 2014

Premiers jours à Vancouver




Me voici donc à Vancouver, BC, depuis 5 jours. C’est certainement une ville Nord-américaine mais l’omniprésence asiatique, dans les rues, dans les odeurs, dans les bruits me rapprochent davantage de Singapour que de New-York. Certes il y a Dowtown, avec ses grands immeubles en verre, son plan en damier, ces énormes bolides qui sont typiquement nord-américains. Mais je retrouve cette propreté jusque dans les parterres de fleurs typiquement singapouriennes. Et cette façon de mettre des vigiles partout, de créer des foodcourts comme à Singapour, cette profusion de moyens financiers. Tout cela me fait penser à Singapour. Et ces montagnes émergeant des eaux me font tellement penser à Hong-Kong. New-York paraît bien loin.

L’acclimatation a été donc plutôt rapide.

Porte de China Town

Jardin chinois - Dr Sun Yat-Sen

Foodcourt - Downtown

Hamburger coréen au riz - China Town

Le métro est propre et peu utilisé. Faut-il préciser qu’il n’existe que 3 lignes construites à l’occasion des JO de 2010. Il faut donc se replier sur le réseau de bus, qui semble plutôt efficace même si aucune carte, ni aucune application pour iphone n’existe à ce jour. Comme quoi la RATP s’en sort mieux. Heureusement que googlemaps est là pour me montrer le chemin. En attendant d’obtenir un vélo, je marche, marche et remarche. 2 blocks dans un sens, 3 dans une autre direction. Ça en fait des kilomètres en fin de journée.


Vers Waterfront - Downtown

Vue sur False Creek, pont XXX

Vue sur BC Place depuis Olympic Village
Vue sur Yaletown depuis Olympic Village

Le premier jour était à l’hôtel. Un hôtel basique mais propre. A partir du deuxième soir, je suis allé chez Ken, couchhost trouvé sur le site couchsurfing.org. Je dors dans son canapé. C’est un couchhost intensif. Il accueille 50 à 60 personnes chez lui par an. Agé de 60 ans et affaibli, Ken vit à l’angle de Davie Street, rue bardée de rainbow flags et de la quasiment bien nommée Hornby Street. 60 ans, il a le visage et le regard vif d’un trentenaire mais ses cheveux blancs trahissent son « grand » âge. J’exerce mon anglais sur lui : ça a l’air de fonctionner. Il me raconte ses histoires de voyages, de retraites avec son groupe de Radical Faories. On fait des tours dans le quartier, moi à pieds, lui avec son scooter rouge électrique. On jour à Carcassonne. Il m’a passé ses clés et je vais et je viens sans aucun souci. Il me fait ses omelettes au petit-déjeuner. Pour le remercier, je l’invite au restaurant plusieurs fois, je lui ai offre une bouteille de vin qui a posteriori était une mauvaise idée vu ses exigences alimentaires. Ce soir on doit manger des sushis – ils furent délicieux.


Ken au sushi
Le reste de la journée, je me balade dans la ville. Je tente quelques échappées de downtown en bus. Je m’assois à des terrasses pour raconter ma petite vie. Qu’est-ce que je ressens ? Je ne sais pas vraiment. Une douce joie et une douce excitation mais cela dépend du moment de la journée et de la météo. Jusqu’à 16h, je peux compter sur quelques échanges avec des amis français. A partir de 16h, la France commence à s’endormir et je sens la solitude arriver. Il faut dire que cet intermède avant d’aller à Powell River faire mon wwoofing ne me permet pas vraiment de partir à la rencontre des gens. Heureusement que les inconnus sont plus enclins à vous parler qu’en France. Ça reste des « small talks » sans grand intérêt mais ça fait toujours plaisir. Comme cette femme – de mon âge – qui à mon premier petit déjeuner à un foodtruck commence à me parler de ses projets de vie. J’ai aussi rencontré ce sympathique Alexandre via Tinder mais il rentre vivre à Londres à la fin du mois : coup d’épée dans l’eau. La météo joue aussi beaucoup. Le soleil brille et j’ai envie de faire des kilomètres à pieds. Une épaisse couverture nuageuse apparaît, le coassement des corbeaux s’y mêle et c’est terriblement sinistre. Le moral fait donc des hauts et des bas. Il faut se tenir terriblement actif pour éviter de sombrer. Ken m’explique que le jetlag est en partie la cause de ce moral en dents de scie. Je ne saurais vous expliquer pourquoi. Une histoire d’hormones m’a-t-il dit. Pour me sentir un peu plus à la maison, je pars courir un matin gris, je pars à la grande piscine extérieure un matin ensoleillé. Et j’avoue qu’à ces moments précis, je ne regrette pas mon choix de destination. La mer, la montagne, la ville, la campagne, le grand air. Tout ça est au même endroit. C’est plutôt réussi.

Immeubles de Downtown

Foodtruck Yolk's breakfast

Foodtruck mexicain
Vue sur Waterfront et Canada Place depuis Stanley Park - Downtown

Footing le long de Stanley Park

Piscine de Second Beach - Stanley Park

Davie Street - West end (downtown)
Jardin communautaire sur Davie Street - West End (Downtown)
Quartier résidentiel - West End (downtown)
Maison traditionnelle - West End (downtown)
Maison traditionnelle - West End (Downtown)
Coucher de soleil sur Second Beach - Downtown