La première partie de mon petit séjour en Indonésie était consacré à l'est de Java. Après avoir pris l'avion de Singapore à Surabaya (nord-est de Java), nous avons pris le train (6h pour 300 km, en classe executive ça passe encore) jusqu'à l'un des principaux centres culturels de l'île, à savoir Yogyakarta, plus au centre de l'île. J'ai été très étonné par le climat Je m'attendais à pire que Singapore, et bien non, le climat était sec (saison sèche) et les nuits plutôt fraîches. Je suis parti avec deux filles canadiennes Safia et Abidah. On a ensuite été rejoint par Medhi et Manu, ce dernier étant un globe-totteur qu'on avait croisé sur les îles Perhentians.
Arrivée à Yogyakarta
Arrivée à Yogyakarta
Cette ville est l'ancienne capitale d'un sultanat et un des centres de fabrication des fameux batiks, une espèce de toile cirée décorée à la cire d'abeille. Le sultan existe toujours. Il a désormais un rôle honorifique dans la constitution indonésienne. Il est le gouverneur de sa province et a donc à son service une garde de vieillards d'environ 500 hommes et un palais immense au coeur de cette ville du tiers monde. Cette garde d'honneur illustre mon sentiment sur les Etats de ces pays en développement (Malaisie et Indonésie) : trop de fonctionnaires où on en a pas besoin, aucun où on en a besoin. Ces pays semblent ne pas avoir l'esprit d'organisation. C'est peut paraître ridicule de dire ça, ils ne sont pas plus bêtes que nous, mais c'est vraiment le sentiment qu'on a. Un exemple : pour acheter le visa, vous devez aller à un guichet à l'aéroport pour donner vos US$25 (oui, ils n'acceptent pas leur propre monnaie en Indonésie) où il y a deux agents, l'un récupère l'argent et vous donne un reçu, l'autre ne fait rien. Puis vous allez au guichet adjacent pour récupérer votre visa. Et si vous voyiez comment s'effectue le contrôle au rayon x des bagages à l'aéroport, ça fait peur. Ce n'est pas valise par valise, c'est montagne de valises par montagnes de valises qui sont analysées par les rayons et les images sont vérifiées par un agent qui s'est assoupi devant son écran. Encore un exemple à l'aéroport, ils ont besoin d'être à trois agents pour pousser les chariots des touristes. L'un tracte, l'autre pousse, et le dernier dirige!!!
Revenons à Yogyakarta. Cette ville n'est pas en soi très belle mais intéressante pour celui qui n'a jamais vu une ville du tiers-monde. A part les quelques bâtiments officiels, la grande mosquée, l'héritage architectural de la ville est nul. C'est une ville polluée par les scooters, les voitures mal réglées, le réseau d'égoûts anachronique et par l'absence de système de retraitement des déchets efficaces. Si les javanais balayent devant leur porte, c'est pour mieux rejeter leurs détritus un peu plus loin dans le caniveau, sous le pont et au final tout part dans les rivières.
Fabrication d'un Batik
L'indonésie reste un pays pauvre et donc cette ville est pauvre. Mais attention cette misère n'est pas insupportable à voir. Bien entendu elle n'est pas belle. Il n'y a pas beaucoup de mendiants à part quelques vieilles dames, et je n'ai croisé qu'un enfant qui m'a demandé de l'argent. Tout au long des rues et mêmes des routes, des petites échoppes restent ouvertes en continue quasiment jours et nuits. Ces petits commerçants passent leur vie à attendre dans leur magasin crasseux le client qui voudra bien leur acheter l'un des peu nombreux articles qu'il a à vendre : une bouteille d'eau, un pneu, une clé. Sur les trottoirs, des petites roulottes proposent de la nourriture, des objets bien particuliers comme des clés, des jouets gonflabes pour enfants. La nuit les gens et principalement les hommes, en particulier en cette période de ramadan, se rassemblent sur les places, les trottoirs et papottent. Pas de bar, pas de musique, c'est un peu triste. Ils ont inventé un jeu : réussir à passer entre deux arbres droit devant toi les yeux bandés. Et c'est un peu dur, j'ai essayé et j'ai fait un cercle de vingt mètres de diamètre. A la tombée de la nuit, les rats envahissaient la cour de notre hôtel qui était plutôt correct et entraient dans la cuisine. Effrayé, je me calfeutrais dans ma chambre. La nuit les conducteurs de pousse pousse dorment dans leur engin dans des positions improbables, des familles entières dorment par terre au milieu des rats et des cafards.
Marché![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhm6Ebwh-S2Se6tJwcT-fdJLzDR_EAhCC5Xp5k8J4lYTZVN9VkXyx7QczNa_RFTW5Lp4SHie4O0Qc_-h6-Yg3LVvimZwrc-rFFPQ0iVhrVm7o_SnrewuSxoH4MA6XO-ntB3Pjtvbac75nlj/s400/P1020328.JPG)
Serrurier en attente de travail
Pousse-pousse qui attend un client
Des oiseaux sur un vélo
Le jeu du bandeau
Dans ce pays, le touriste est quand même une espèce assez fréquente et les locaux essayent d'en tirer le plus d'avantages. Bref le touriste est la vache à lait qu'on essaye de sucer jusqu'à la moëlle. Les chauffeurs de taxi excellent dans ce sport national. Pour un blanc, le tarif du taxi est multiplié par 2, 3 voire 10 parfois. De même pour les pousse-pousse qui sont légions dans cette ville. Ils ont le don pour vous amener chez les commerçants qui sont soit leur frère, leur cousin, ou bien peut-être leur partenaire. Vous demandez la gare routière, on vous amène dans une agence de voyage à l'autre bout de la ville. Vous voulez faire un tour, on vous arrête dans certains magasins très précis. Si cela s'avère pénible, on a aussi par ce moyen de nombreux bons plans à condition de savoir marchander. Il faut aimer marchander. Celui qui n'aime pas aura un voyage énervant. Vous négociez pour tout, prendre un pousse-pousse demande un quart d'heure de négociation pour arriver à un prix raisonnable. Et ça devient ridicule, marchander pendant deux heures pour sauver quelques centimes d'euros.
Serrurier en attente de travail
Il y a à voir à Yogakarta le palais du sultan, la grande mosquée, et deux temples bouddhistes majeurs perdus dans cette île majoritairement musulmane. Le premier que j'ai visité était Prambanan. Le second était Borobudur, plus grand temple bouddhiste du monde qui a été redécouvert au XIXème siècle par le fondateur de Singapore. Ces temples sont grandioses (voir les photos). Mais en l'absence d'explication on ne peut pas en retenir quelque chose à part une case cochée dans un guide de tourisme.
Prambanan![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidVaE9S1QH5AUawieNHo-ryIFKfwfZUmbDaFzkGI3GdyjWPCCdIjSz9QxuFBXfScWzEMCXZPXQ8wgzRcKu10cZUMr2-QFhrzj_N73tkWEcUnGw0mhyphenhyphennbQ4Seo-kYi9wv380UXLYsgwCmYC/s400/P1020370.JPG)
Du sommet du volcan (la fumée indique le seul cône encore actif)
Au milieu de l'immense cratère![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpnwjEx26tvtdn9hsoMn8U5EcjkK1sSMQqvO_vzucSNd-ciF-1GzvzJqVVK9g_gJrKrHpsX0Yf3Ratsv0KJdAR3dj2Vm51RN9m46yFWhynoRQseGbkE354C0HUQFDCCy_6BFrfXT-0uq3G/s400/P1020547.JPG)
Au milieu des vapeurs qui sentent l'oeuf pourri![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEha9AtPEMb1J7XIeVJTw2rERCYZDxL_ZtVJ9gEd7TvgqBAb9zScR3MbEwlkNK6b4x1IbcyPSbJSZNGMcQrJLkjNRz2xTOzv-OEjcvACxgKISraDck2JfhXOcjyOlaehlBkMGW6aX9B4T4QW/s400/P1020561.JPG)
Au milieu des vapeurs qui sentent l'oeuf pourri
On est redescendus et on a pris un bus le mardi à midi qui nous a amené à Bali à plus de 11h du soir. Dans ce genre de voyage, on ne compte plus les heures passées dans les transports. Là j'ai pu voir vraiment les paysages de Java. A part les cônes volcaniques éparpillés sur l'île, Java est plate, les plages sont faîtes de cendres volcaniques, les rizières ne sont pas en terraces. Bref les paysages ordinaires de Java que j'ai pu voir n'étaient pas exceptionnels. Mais attention je ne généralise pas ce jugement à toute l'île, je n'ai presque rien vu.
Une belle expérience. Prochain message dans quelques jours sur Bali.
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