lundi 15 septembre 2014

Wells Gray Park - Dernière étape du roadtrip


Shadow Lake - Wells Gray Park
Le 12 septembre, nous atteignons vers 17h le campground de Clearwater (North Thompson River Park). Ce campground est coincé entre l'autoroute, le fleuve et la voie de chemin de fer. 

Il fait encore doux lorsque nous commençons à déballer le bardas, mais la gardienne du campground en chef et sa collègue, 2 hystériques qui rient très fort pour un rien nous annonce qu’elles attendent 1°C cette nuit, une nuit soi-disant douce pour le pays. On se sent néanmoins prets. Nous avons asssez de bûches et nous comptons sur la forêt alentour pour nous approvisionner en petit bois.

Notre emplacement au petit matin
Avant que l'humidité ne tombe avec la fin de la journée, nous partons nous doucher dans la rivière. L’eau y est bonne. Marion s’isole sur un banc de cailloux au milieu. 





On s’installe. On affine la coupe de cheveux et on se met à écrire, moi mon journal de bord, elle, son premier article pour son journal.


La nuit très étoilée a été très fraîche, voire froide. Heureusement que mon sac de couchage XXL m'a permis de la passer sans trop encombre, bien que l'air gelé passant sur mon visage m'a réveillé. Marion a eu plus de mal. Equipé comme pour aller skier, je me lève et je pars marcher le long de la rivière en espérant bien apercevoir un ours. Par sécurité, je n'oublie pas mon spray anti-ours. Après 1h30 de marche, je n'ai surpris aucun ours mais le paysage de la rivière qui se réveille était splendide.

Aurore sur North Thompson River
Aurore sur North Thompson River
Selfie
Le petit-déjeuner enfilé, nous partons randonner dans le Wells Gray Park, l'un des plus grands, des plus beaux et des plus anciens parcs de la province. C'était vraiment le clou de notre roadtrip. Il faisait encore bon. Les couleurs d'automne étaient déjà présentes. La faune était abondante - nous pensons avoir entendu des loups et dérangé un ours. C'est un endroit tellement paisible et ressourçant.


Notre première promenade nous a emmené en haut de Pyramid Mount.

Dawson Falls


Sous-bois aux couleurs d'automne - vers Pyramid Mount
Vue depuis Pyramid Mount
Fleurs de sous-bois
Le 14 septembre, nous décidons de rapprocher notre campement du Wells Gray Park pour éviter les aller-retours. La route bitumée, puis uniquement gravillonnée qui nous amène au campground Clearwater Lk. and Falls Cr. est longue. Arrivés très tôt au camproung, nous pouvons choisir le meilleur emplacement pour notre tente, juste au-dessus des cascades. Puisqu'on n'est pas idiot, nous avons toujours des boules Quiès pour dormir. 




Pêcheur à la sortie des Osprey Falls
Osprey Falls à la sortie de Clearwater Lake
Notre seconde randonnée (Meadow Chain & Divers Bluff trail) à l'intérieur du Wells Gray Park s'est faite au pas de course. Il est vrai qu'on a marché au moins 5h dans un sous-bois, qui bien que très charmant est vite devenu barbant. Les points d'intérêts de cette randonnée se trouvaient sur le dernier quart dont des vues grandioses sur le Clearwater Lake. Ce lac est juste magnifique.

Cranberry Lake - Well Gray Park
Vue sur le Clearwater Lake
Baignade dans les eaux gelées du Clearwater Lake
Clearwater Lake

Clearwater Lake
Le 15 septembre, nous décidons de reprendre la route pour Vancouver. Sur le chemin vers la chute de Helmecken (141m, soit quasiment 3x plus haute que les chutes du Niagara), j'aperçois la fourrure d'un ourson dans les fourrés du bas-côté. Je crie "STOP" à Marion qui conduit la voiture et qui s'énerve pour cet arrêt intempestif avant de comprendre le pourquoi. Tout excité nous reculons tranquillement. Marion veut absolument sortir de la voiture pour suivre l'ourson. La trouvant irresponsable, je lui interdis de sortir de la voiture, la mère ourse ne devant pas se trouver très loin et pouvant se montrer extrêmement dangereuse. Heureusement elle m'écoute. Nous reprenons notre route. Elle nous fera passer par Kamloops, Merritt et Hope avant d'atteindre Vancouver, Nous ne ferons plus de halte digne de ce nom.

Helmcken Falls - Wells Gray Park

samedi 13 septembre 2014

Route jusqu'à Clearwater - Troisième étape du roadtrip



Le 11 septembre, nous reprenons la route. Nous quittons Squamish et notre campground d'Alice Lake pour Whistler, station de montagne pour Vancouverois friqués et véritable coeur des JO de Vancouver 2010. Etant donné le nombre de cyclistes de descente aux allures de robotcop que nous croisons, il doit aussi s'agir d’une station de montagne très prisée l’été. Sur la route nous nous arrêtons pour admirer quelques points de vue.


Brandywine Falls
Whistler est une ville moderne, bien aménagée qui dispose de rues piétonnes (extrêmement rares en BC) et d’une architecture d'inspiration européenne. Mais il faut bien avouer que le tout fait club de vacances. Laissons au temps le soin de patiner tout cela. A la demande de Marion, nous ne nous arrêtons pas hormis pour passer de longs appels avec la France. Nous reprenons la route en tout début d’après-midi. 

Les paysages sont alpins. Nous roulons le long de lacs, dans des grandes vallées agricoles. Nous passons des cols, voyons des glaciers. Mais la route est longue : nous ne pouvons pas malheureusement nous arrêter à chaque point de vue.

La nature change du tout au tout lorsque nous arrivons à Lillooet. Nous arrivons dans une zone désertique. La terre est rouge, les arbres espacés voire rares, les plateaux sont creusés par de profonds canyons. Ca sent l’Amérique, le Colorado. Il y a des chevaux, des bœufs. 

Falaises de Marble Canyon
Tellement américain - Route Summer Use Only entre Pavillon et Downing BC Park
Tellement américain - Route Summer Use Only entre Pavillon et Downing BC Park

Nous nous dépêchons de trouver notre campground du soir (Marble Canyon BC Park). La nuit tombe vite désormais. Il faut absolument débuter le feu avant la tombée du jour. Ce campground a peu d’intérêt à part pour les plongeurs d’eau douce qui peuvent admirer des coraux qui gissent au fond du lac. Nous sommes déçus. Nous espérions trouver des randonnées à faire. Il faudra viser un parc plus grand. 

Les gardiens du camping nous préviennent du froid pendant la nuit. La température peut chuter en-dessous de 0°C quand elle peut dépasser 40°C la journée. Nous prenons un peu peur. Marion à la traque de la moindre économie part chercher du bois où elle peut - elle reviendra avec de grosses égratinures. Moi, j’achète aux gardiens quelques bûches pour 7 CAD (ce qui est cher). Nous recherchons tout de même du petit bois à proximité de notre emplacement.

Le clou de la journée fut ce feu qui nous procura chaleur, lumière, eau chaude, repas décents et lessives. Quelques phrases cultes vont apparaître ici : « Qui a allumé l’halogène ? » lorsque l’un d’entre nous jetait une feuille de papier ou un monceau d’herbes sèches dans le feu. « Aziz lumière !! »lorsque les flammes commençaient à s’essouffler. Ces phrases nous font encore rire aujourd’hui. On craint quand même que notre feu ardent embrase la nature autour de nous.

Le feu - notre nouvelle priorité
Le moindre geste du quotidien devient ici un vrai projet. Alors qu'on pensait le camping ennuyeux, c'est tout le contraire qui se produit. On est débordé. Chercher l’eau par exemple. Dans la plupart des parcs, des robinets sont installés à proximité de chaque emplacement. Dans celui-ci une seule pompe est mise à disposition des campeurs à l’entrée du campground. C’est donc avec mes bidons, ma cocotte que je marche. J’actionne la pompe ; 1, 2, 3, 4 … et 10 mouvements, et l’eau apparaît enfin. Mais il  ne faut pas s’arrêter car sinon il faut recommencer à pomper 10 fois avant que l’eau ne jaillisse à nouveau. Je remplis ma cocotte puis je transvase l'eau dans mes jerricanes en faisant attention à ne pas en perdre trop. La cocotte sert aussi à récupérer l'eau de vaisselle. Car on fait attention à ne pas attirer les animaux sauvages autour de notre emplacement avec des odeurs de nourritures. C'est donc à la lampe torche que nous ramenons l'eau usée près de la pompe.

Vaisselle !!!
Pastas!!!
Le lendemain matin, prise par le froid, Marion se lève pour raviver le feu. Moi, bien confortable dans mon duvet, j'attends un peu que le room service fasse son boulot. 


Elle prépare aussi des toasts, une omelette au fromage pendant que je démonte la tente. On pue le feu. Le vent est fort. On a froid. Mais revenir aux expériences basiques de la vie est vraiment instuctif. On réalise la valeur des choses, de l'eau courante, de l'eau chaude sortant du robinet, du chauffage...

On quitte Marble Canyon BC Park vers 9h30 le 12 septembre. Notre but est de rejoindre Clinton via Pavillon en passant par une route « Summer Use Only ». Mon dieu, c’était un vrai rêve de goss. Le paysage autour de Pavillon ressemblait à celui du far west. Un plateau, de la terre rouge, des falaises, des petites maisons en bois, une petite église.

Village de Pavillon
Village de Pavillon
Sur la route Summer Use Only, en quittant Pavillon
Après 20min de montée sur une piste correcte, on aboutit sur un plateau supérieur sur lequel se trouve un ranch que l'on traverse. C'est très américain. C'est beau. L'herbe est jaune comme dans les grandes prairies du Middle West.

Traversée du ranch.
Traversée du ranch.
Si la route à la montée était facile, à la descente, ça sera autre chose. La voiture sent le caoutchou brûlé. J'ai peur pour les pneus, les freins. La vue d’un daim et de son petit nous offre un bon prétexte pour une pause.


A la sortie de la route "Summer Use Only", on vérifie la carte pour retrouver le parc provincial qui nous intéressait, espérant y trouver des randonnées. Un policier à la retraite nous aborde et nous confie qu’il n’y a pas de randonnées dans cette région. Il y fait trop chaud. On n’est un peu dégoûtés, surtout Marion qui trépigne d’impatience pour randonner. Il nous conseille le parc de Chasm, une vallée glacière à quelques dizaines de kilomètres de là. Je fonce sur la route. Le volant vibre. Quelques brocantes  à Clinton m’attirent l’œil : des vieilles carrioles de cowboy, des roues de charron sont alignés sur le parking. Je rêve de m’y arrêter mais il nous faut avancer.

On arrive vers 11h au parc Chasm : une magnifique vallée avec des hautes falaises s’ouvrent depuis le parking. On dirait que le plateau s’est effondré sous son propre poids. On prend nos sacs et on suit la crête jusqu’à un belvédère d’où on aperçoit la deuxième partie de la vallée

Chasm Ecological Reserve
Chasm Ecological Reserve
Chasm Ecological Reserve
On reprend la route, direction 100 mile Houses puis Clearwater. Les paysages très américains jusque là deviennent nordiques : les plateaux laissent place à des plaines, les bouleaux commencent à remplacer les pins, les tourbières les lacs clairs. Des panneaux « Orignaux », « Blaireaux », « Cerfs » nous avertissent des traversées intempestives de ces animaux.

Paysages nordiques
Bridge Lake Park
Nous atteignons Clearwater vers 17h.

jeudi 11 septembre 2014

Squamish Top Chief - Deuxième étape du roadtrip


Le mercredi 10 septembre, vers 11h nous reprenons la route 99 North pompeusement appelé « Sea-to-Sky Highway » qui nous amènera à Squamish puis à Whistler.

Notre étape du jour se trouve sur notre droite. Il s’agit des Shannon Falls et du Squamish Top Chief, constitué de 2 immenses blocs de granite que les escaladeurs les plus téméraires gravissent en plusieurs jours. Pour nous, la montée du Squamish Top Chief nous a pris 2,5h. On est passé sur un chemin balisé à l’arrière de Top Chief avec escaliers, échelles, chaînes. Pour une première vraie randonnée de la saison, c’était plutôt costaud. Marion a réussi malgré son manque de sommeil, sa fatigue et son décalage horaire. Cette fille est impressionnante. 


Steller's Jay
Si la montée n’est pas agrémentée de beaux points de vue, l’arrivée en haut du Top Chief est impressionnante. On se retrouve sur une grande plateforme granitique avec un point de vue à 360°, donnant sur le fjord, les montagnes de Whilster et la vallée de Squamish.


Vue sur le second Top Chief (plus élevé)

Sur le haut, une petite famille de chipmonks vit dans une petite faille granitique dont elle a fait son garde-à-manger. Ils ne sont pas farouches pour 2 sous. Chacun leur tour, ils s'approchent de nous pour essayer de grapiller quelques noisettes. Même si nous n’avons rien à leur offrir, ils viennent renifler nos mains. Ils osent parfois prendre des raccourcis et sautent par-dessus Marion pendant sa sieste. C’est terriblement chou ces petites bêtes.


Un grand oiseau noir geai, l’oiseau mythique des premières nations, vient aussi nous rendre visite. Il ressemble à un très grand corbeau avec des plumes luisantes. Il est impressionnant (désolé pour la pauvre qualité de la photo).


A la descente, Marion, agacée par ses cheveux trop longs me forcera à transformer le parking en salon de coiffure. Je m'essaye à la coiffure. La coupe devra être affinée 2 jours plus tard.

Time for shampoo
Coupe à la tondeuse