Après Quadra Island, mon programme était inexistant. Je souhaitais
découvrir l’arrière-pays de Campbell River. Après plusieurs heures d’errements
et de conduite, un pique-nique au bord d’un lac qui ne présentait pas un réel
intérêt, je me suis décidé : je quitte ce bout d’île et j’accepte la
proposition d’hébergement d’un couchsurfer sur Tofino, le spot de surf de la
côte ouest de l’île, un des lieux à ne surtout pas rater. Je prends donc la direction
sud sur la route touristique Oceanside 19a avant de prendre la route 4 qui
assure la traversée est-ouest de l’île. J’en profite pour admirer les immenses
arbres de Cathedral Grove et nager à Sproat Lake (Port Alberni).
Sur le chemin, je m'essaye au camping. Grâce au nécessaire de camping que m'a revendu mon co-wwoofer avec ma voiture, je passe une première nuit puis une seconde nuit à guetter le moindre bruit suspect. Heureusement j'ai mon spray anti-ours, ma clochette et une lampe de poche très puissante, de quoi effrayer ours, cougards et loups. Toutefois, le risque d'une confrontation avec un tel animal est peu probable étant donné le nombre de tentes, camping-cars et de chiens qui occupent les campings publics (BC Park) chaque nuit. C'est à vrai-dire le seul avantage de payer $21 pour une place dans un de ces BC Parks vu qu'il n'y a ni électricité ni eau chaude.
Exercice de pulvérisation de bear spray |
Vue sur le principal spot de surf (Cox Bay) et sur la presqu'île de Tofino |
Vue sur le parc national Pacific Rim depuis la pointe sud de Cox Bay |
A Tofino, la
météo est largement instable et le ciel est très souvent couvert. La brume
océanique s’y mêle et donne à ce petit bout de terre un aspect capricieux et
énigmatique. Cela rend les couchers de soleil splendides.
Lorsqu’il bruine, le centre-ville offre quelques petites enseignes raffinées au marketing très poussé, ce qui me ravit après un mois et demi dans le rustre Far West canadien : brasserie, écoles de surf, cafés, restaurants, tous ont développé une identité visuelle très percutante. Bref je craque plusieurs fois pour des t-shirts et je parfais mon nouveau look de surfer.
Car en effet, je
me dis que c’est l’occasion ou jamais pour essayer le surf. Je m’inscris pour
une session de 2 matinées à la Pacific Surf School. Mon moniteur, ce week-end-là
est Brad, 23 ans. Il est le cliché du surfer australien. Grand, la barbe et les
cheveux lessivés par le sel et le soleil, il affiche 2 écarteurs d’oreille vert
fluo et un tatouage lui recouvre tout le bras droit. Il parle avec un accent à
couper au couteau et intercale chaque groupe de mot par « man ». J’imagine
que lui aussi dort dans un vieux van comme on en voit beaucoup ici. Il n’en
reste pas moins qu’il m’apprend à ramer avec les bras pour prendre les vagues
et à me mettre debout sur ma planche. C’est assez facile. O!, il ne faut pas
s’imaginer des grands rouleaux. Non je laisse cela aux fanatiques qui
réussissent à passer la barre d’écume. Mes bras ne me le permettent pas. J’ai
bien essayé. J’ai fait la position du cobra pour passer les vagues les plus
petites, puis j’ai roulé sous ma planche pour passer les vagues les plus
grosses. Les 2 fois où j’ai finalement réussi à passer la barre, je n’avais
plus la force pour attraper les vagues. Je me contente donc de m’amuser au bord
de la plage avec les vagues qui se sont déjà cassées 3 fois. Quant à la
température de l’eau, bien couvert d’une combinaison intégrale, on ne sent pas
le froid, ni aux mains, ni à la tête.
On montre les muscles |
Entre temps, à
l’auberge, j’ai eu la chance, ou la « malchance » de rencontrer des
français hyper sympas. La première à m’aborder est Julia. Blondinette à
marinière, elle transpire la bourgeoisie française. Je dois la transpirer
également car elle ne s’est pas embêtée du « Where are your
from ? ». Elle m’a dit directement « T’es français ? »
alors que je n’avais pas dit un seul mot. Elle vient d’Annecy et comble du
grand hasard elle étudie à l’IEP de Grenoble. Il n’en fallait pas plus pour se
lier d’amitié. Tandis qu’on ingurgite notre déjeuner en parlant de nos
professeurs respectifs, un couple parle français derrière nous (Guillaume en
vacances inter-jobs, Amandine en pvtiste-revival). La conversation à quatre est
désormais amorcée. C’est avec eux puis avec leurs remplaçants (Kristof le
pvtiste belge, Thomas le polytechnicien astronaute, Hélène et Claire, 2 sœurs
pvtistes) que je prolongerai et resterai finalement une semaine à Tofino.
Feu de camp sur Middle Beach |
Nuit étoilée sur Middle Beach |
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