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Vue depuis English Bay Beach |
Revenus de notre roadtrip le 15 septembre, nous nous basons dans une
auberge de jeunesse (HI Downtown, 38 CAD la nuit dans un dortoir de 4 nuits)
sur Burnaby street, juste derrière Davie Street. J’aurais bien aimé sortir de
ce quartier mais cette auberge était la seule dans Downtown à disposer d’un
parking gratuit. Bref on y passera 10 jours à peu près. Marion sera la première
à la quitter pour une maison partagée sur Hornby Street (dans le style du
dessin animé Là-Haut).
Tout le monde me conseillait de passer quelques temps dans une auberge, le
temps de rencontrer du monde avant de s’installer. J’avoue que bien que je n’ai
pas l’inclination à aller trop vers les gens, cette auberge était plus pratique
que conviviale. Je me suis donc rapidement mis à chercher un logement. Et là,
je me suis senti un peu perdu. Je ne connaissais rien au marché locatif local.
Qu’est-ce qu’un appartement correct ? Qu’est-ce qu’un bon prix ?
Va-t-on m’arnaquer ? Les baux sont-ils engageant ? Bref toutes ces
questions rendaient la prise de décision difficile car risquée. Après avoir
visité une chambre à 500 CAD dans une horrible maison transformée en résidence
pour étudiants pauvres, un cagibi appelé pompeusement solarium – vous crevez de
chaud l’été, et de froid l’hiver – dans une tour luxueuse pour 675 CAD, un coin
de salon dans un appartement surpeuplé dans une autre tour du centre-ville pour
675 CAD, je me suis dit qu’il fallait mieux me trouver une chambre en
sous-location provisoire, le temps pour moi d’y voir un peu plus clair. Via le
site de petites annonces Craiglist, j’ai donc trouvé une chambre + parking à sous-louer
du 1er oct. jusqu’au 31 déc. pour 880 CAD derrière Davie Street. C’est
très cher, surtout quand on n’a pas de revenu, mais ce n’est que transitoire. J’ai
surtout trouvé mon futur colocataire très sympathique. Je ne serai pas le seul
par ailleurs.
Le temps de récupérer de l’argent de France pour payer les 2 premiers mois
et pour faire quelques économies, j’ai quitté l’auberge de jeunesse le jeudi 25
septembre pour du couchsurfing chez Ed sur Davie Street. Ed est instituteur, je
dirais la cinquantaine, et il m’a proposé gentiment de rester chez lui jusqu’à
mon emménagement. Ce n’est en réalité que 4 nuits que je vais passer chez lui. J’adore
le couchsurfing. A chaque fois, je suis tombé sur des personnes extrêmement
sympathiques qui m’accordaient toute leur confiance. Et avec l’expérience, au
bout d’une demi-heure, je me sens totalement comme à la maison. J’avais ma
petite chambre dans le solarium, un bon wifi, une place de parking pour ma
fabuleuse Ford Explorer. Je prenais soin d’apporter une bonne bouteille de vin
tous les soirs, qu’il prenait grand soin à finir, ce qui revenait relativement
cher. J’ai promené son chien Jill. On a fait une dégustation de bières le
samedi à la Yaletown Brewerie. On est allé faire du Kayak à Deep Cove
(Vancouver) le dimanche. Bref, j’ai partagé sa vie pendant 4 jours.
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Départ pour le marché |
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Marché bobio de Nelson Park |
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idem |
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Parc à chien, Nelson Park |
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Balade avec Jill |
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Kayak à Deep Cove (East Vancouver) |
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Deep Cove - East Vancouver |
Le reste du temps, je visite les différentes agences gouvernementales qui
proposent des services aux immigrés. Mais bien souvent, mon visa limité ne me
permettait d’avoir accès à leurs services. Le consulat français ne sert à rien.
C’est finalement le Centre de la francophonie qui me permettra de confirmer ce
que je savais déjà. Trouver un boulot se fait ici par réseautage (terme
québécois) et en frappant aux portes. Bref, l’anti-modernité à son comble. Malheureusement
pour moi, je suis bien meilleur en candidatures en ligne qu’en réseautage. Je
me dis alors qu’il est plus facile de se trouver une « date » dans le
monde actuel qu’un appartement ou un boulot. Il faudrait créer un Tinder pour
les recherches d’apparts et de jobs.
Mais je ne désespère pas. Armé de mon CV simplifié, je quadrille
littéralement la ville à la recherche d’un job, ma carte de Downtown et mon
stabilo jaune fluo dans les mains. Je rencontre plusieurs personnes sur ma
route. Comme les gens me prennent pour un touriste qui cherche son chemin sur
sa carte touristique, ils m’abordent. Cette dame dont le boulot consiste à
promener les chiens de ses clients me parle de l’entreprise de paysagisme de
son frère. Et je rencontre cette autre dame plus chic. Comme je lui avais cédé
ma place dans un café et que je la retrouve au passage piéton, je me permets de
l’aborder. « How is your coffee ? » On discutera 15min. Elle me
trouvera génial. Elle voudra parler de moi à son fils qui tient une entreprise
de paysagisme. En récompense, elle gagne ma superbe carte de visite (commandé
sur moo.com, site que je recommande vivement). Bien sûr, aucune nouvelle de ces
2 entreprises. Tant mieux pour moi d’ailleurs. Au bout de 2 x 2 jours de marche,
d’une carte de Dowtown quasiment toute coloriée, j’obtiens 6 entretiens, 3
essais et finalement 1 job.
J’ai travaillé un dimanche comme serveur dans un restaurant de brunch sur
Davie Street. La propriétaire m’a trouvé très bon. Mais la bouffe, œufs Bénédicte,
toasts grillés et mauvais café, ne m’a pas retenu. J’ai travaillé 4h dans une
boulangerie du centre-ville mais le style du management m’a un peu refroidi.
Finalement, après avoir rationalisé ma prise de décision dans un tableau excel,
je bosse chez un vendeur de glaces et de cafés italiens qui détient 2 boutiques
à 10 min à pieds de chez moi. J’ai commencé le 7 octobre et j’y suis toujours. Je
me rends compte que j’ai quasiment un plein temps. Ca me permet d’afficher
quelques revenus en face de mes dépenses. J’ai appris à faire des boules de
glace, à faire un cappuccino, un latte et un macchiato. Vu le peu d’affluence
de la maison, je n’ai pas eu l’occasion d’acquérir la maîtrise des subtilités
de la montée de lait. Oui, j’avoue que je m’y ennuie un peu. Il nous arrive de
nettoyer 2 fois le magasin de fonds en combles pour nous occuper. Mais j’y
trouve des avantages. J’ai des collègues nombreux et sympas. Le job n’est pas
du tout stressant, les horaires sont variables et ce n’est qu’à 10 min à pieds
de chez moi.
Bien que Marion n'aie toujours pas de téléphone après un mois sur place, on réussit à se croiser pour un sushi, un café, un essai de skate...
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Marion chez Ken |
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Essai de skate 1/2 |
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Essai de skate 2/2 |
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Sushis sur Davie Street |
Et le dimanche 12 octobre on a fait honneur à la dinde de Thanksgiving chez moi et mon coloc. Super soirée en compagnie de Marion et de sa coloc allemande, de 2 PVTistes lituaniennes à Vancouver parce qu'elles veulent vivre aux USA et de deux amies de mon coloc Sheldon.
Enfin, j’omettrais une part essentielle de ces premiers jours si je ne
parlais pas de ma date. J’évite de rentrer dans les détails mais j’ai pas mal
visité Vancouver avec lui : le club d’aviron, sorties à
Yaletown et
Gastdown, fête de la bière, pêche aux crabes dans le port…
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Vue sur English Bay depuis le ponton de Ambleside Landing Park - North Vancouver |
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Coucher de soleil sur English Bay depuis le ponton de Ambleside Landing Park - North Vancouver |
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Premier crabe que l'on peut garder |
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Bouillabaisse avec crabes frais pêchés le soir même |
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Vue depuis le Vancouver Rowing Club |
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Vue depuis le Vancouver Rowing Club |
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Bière sur Beer Island avant que la Police ne nous oblige à vider la bouteille |
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Pre-drink avant la Harvest Fest |
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