Voilà l'heure est arrivée de prendre son avion avec la possibilité de ne pas revenir. En effet, Noël 2015 a toujours été ma deadline pour rentrer au cas où je n'avais pas décrocher un job satisfaisant. A l'heure actuelle je n'en ai pas. Mais oui, il me reste une chance, une dernière chance pour ne pas terminer cette aventure sur une note amère. Mon dernier entretien semble avoir été positif et il semblerait qu'ils souhaitent m'embaucher. Mais j'ai du mal à y croire. Que vont-ils faire d'un frenchy avec un mauvais accent et avec un statut temporaire de surcroît? La fonction publique embauchant un immigré. Je n'y crois pas.
Tout au long du week-end, j'ai fait mes adieux aux quelques personnes qui m'étaient chères, histoire de conjurer le mauvais sort. Merci Pascal pour mon dernier dîner et pour m'avoir conduit jusqu'à l'aéroport dans ton sous-marin jaune.
Je suis dans la salle d'embarquement, triste de ne peut-être pas revenir mais heureux de revoir la famille et les deux bouts de chou. On appelle le vol AC182 de 23h25 en direction de Montréal.
mardi 22 décembre 2015
mercredi 16 décembre 2015
Dernier entretien - Vol en hydravion
C'était l'ultime occasion pour prendre un hydravion. Ce matin, j'avais ma toute dernière chance pour décrocher un emploi qualifié avant de rentrer en France pour les fêtes, et peut-être sans jamais revenir. En effet, je m'étais fixé Noël 2015 pour juger de mon succès, ou de mon insuccès - je ne pense pas qu'il s'agisse d'un échec - de ma tentative d'installation à Vancouver. Il est bien joli d'être barista mais ce travail ne vous permet de préparer l'avenir. Cela ne paie rien et Dieu sait que la vie est chère à Vancouver.
Mon but était donc de dégoter sur place un emploi qualifié. Depuis mai 2015, j'ai eu peu de pistes et quelques grosses désillusions. Après un an et demi passé à Vancouver, je n'ai toujours pas compris comment le marché du travail marchait ici. On m'avait conseillé de me concentrer sur le networking, ce que j'ai fait. Soi-disant, les offres sur internet sont des leurres. Et il est vrai que j'ai obtenu très peu de réponses alors que je correspondais parfaitement à certains postes. J'ai rencontré des professionnels très sympathiques. Mais aucun d'entre eux ne m'a proposé un job.
Jusqu'à ce que je réussisse le certificat d'auditeur interne fin novembre, je manquais cruellement de temps pour être réellement efficace sur ma recherche de travail. J'ai donc rapidement postulé à quelques offres en audit interne un mois avant ma date de départ. 2 grosses boîtes ne m'ont jamais répondu, alors que je correspondais au poste. Elles n'ont même pas pris la peine de notifier leur refus. J'ai eu un retour pour un poste de 12 mois, identique à celui que j'exerçais en France. Mais je suis arrivé épuisé à l'entretien et je n'ai pas démontré de passion ni pour le poste ni pour la boîte. Je vous jure, pour un poste de 12 mois!!! Ma dernière chance pour revenir en BC après les fêtes était donc mon entretien de ce matin.
Ma foi, je ne sais pas s'il s'est bien passé. J'ai l'impression d'avoir répondu maladroitement à certaines questions. J'ai eu l'impression que je ne les intéressais pas vraiment étant donné le mal que j'ai eu à générer une discussion. Mais cet entretien, pour lequel je ne suis pas super optimiste, était l'occasion rêvée pour voler en hydravion. Etant donné le prix de la place - 200 CAD pour un aller simple de 20 min vers Victoria, j'avais bien vérifié la météo. Avec une météo pluvieuse comme nous le supportons depuis plusieurs semaines, j'aurais certainement supporté les 4h30 de voyage en transport public.
Mais chanceux - car je le suis parfois, aujourd'hui Mercredi a été la première journée ensoleillée - et sans pluie, car il pleut tous les jours - depuis 3 semaines.
Pays/territoire :
Vancouver, BC, Canada
vendredi 11 décembre 2015
Thierry Chocolates
Je écrire un peu plus sur ma vie quotidienne, notamment le boulot. Depuis novembre 2014 et aujourd'hui, j'ai travaillé sans relâche comme barista chez Thierry, café-pâtisserie française, situé dans le downtown de Vancouver, sur Alberni Street, l'équivalent de l'avenue Montaigne.
mon déjeuner quotidien |
Contrairement aux autres cafés de qualité que j'avais prospectés, j'ai eu le droit à une manager femme, Nathaly. Je lui ai tellement taper dans l'oeil lorsque je me suis présenté début octobre 2014 que celle-ci me rappella quelques semaines plus tard pour me proposer le job. Je dois dire que j'ai été terriblement chanceux : je n'avais aucune expérience dans le domaine, je travaillais dans un établissement ravissant et réputé, avec une ambiance de travail tellement sympathique et j'étais payé davantage que le salaire minimum.
Vous devez penser que faire des expressos, cappuccinos, lattes pendant 8 heures d'affilée est quelque chose de rébarbatif et ennuyeux. En réalité, je me suis surpris à ne jamais m'embêter ni me lasser. Il faut dire que ce métier exige une forte concentration si on souhaite faire du bon travail. Ok, cela vaut uniquement pour les 5 premières heures du service. Les 3 dernières étaient terriblement pénibles.
Ben, Jose, Brittany, Eduardo, Francesco & moi |
Moi, Chef Thierry & Brittany |
Le matin, mon rituel était le même. J'arrivais en skateboard, puis en vélo à 6h30. La rue sentait déjà bon les croissants chauds. Un peu bougon, j'enfilais mon tablier,je lançais à fond ma musique dans la salle, j'installais la terrasse, puis à 6h45 précise, je m'atellais à préparer la machine à café et le moulin, outil essentiel du process et qui retenait toute notre attention. Dès que les outils étaient prêts, je m'empressais d'apporter aux pâtissiers qui commençaient à travailler à 5h30.
Nami, la championne des croissants |
Quant à la clientèle, j'avais la chance de voir les mêmes personnes tous les jours, arrivant dans le même ordre, commandant toujours immanquablement la même chose. Cela rendait le travail fluide et plus agréable. A 7h05, heure d'ouverture du café, Peter se présentait pour son américano décaf et son macaron. Puis s'installaient à une table Jérémy et sa femme chinoise, prenant leur petit cappuccino décaffénié. Puis plusieurs avocats. Avec Brittany, nous attendions avec impatience l'arrivée de Sandra, architecte d'intérieur, qui garait sa Porsche devant le café; Dr Jessa, dentiste indienne de Tanzanie, Teresa et Tony qui faisaient du covoiturage depuis Langley. Sans conteste, Ben était notre préféré. Il arrivait tous les jours un peu las en Maserati mais toujours avec un grand sourire. Il prenait un latte large, 3 shots à 160°F. Je ne veux pas non plus oublier Lynda, jeune retraitée francophone de Toronto qui venait de s'installer à Vancouver. Je pourrais en rajouter plusieurs. Passée l'heure d'arrivée aux bureaux, la clientèle se diversifait un peu plus. Beaucoup de femmes au foyer, de rendez-vous d'affaires. Les pires clients étaient les dames perses. Elles pouvaient être tellement snobs.
Vous l'aurez compris, j'ai passé de très bons moments.
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Pays/territoire :
Vancouver, BC, Canada
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