vendredi 11 décembre 2015

Thierry Chocolates


Je écrire un peu plus sur ma vie quotidienne, notamment le boulot. Depuis novembre 2014 et aujourd'hui, j'ai travaillé sans relâche comme barista chez Thierry, café-pâtisserie française, situé dans le downtown de Vancouver, sur Alberni Street, l'équivalent de l'avenue Montaigne.




mon déjeuner quotidien
Contrairement aux autres cafés de qualité que j'avais prospectés, j'ai eu le droit à une manager femme, Nathaly. Je lui ai tellement taper dans l'oeil lorsque je me suis présenté début octobre 2014 que celle-ci me rappella quelques semaines plus tard pour me proposer le job. Je dois dire que j'ai été terriblement chanceux : je n'avais aucune expérience dans le domaine, je travaillais dans un établissement ravissant et réputé, avec une ambiance de travail tellement sympathique et j'étais payé davantage que le salaire minimum. 


Vous devez penser que faire des expressos, cappuccinos, lattes pendant 8 heures d'affilée est quelque chose de rébarbatif et ennuyeux. En réalité, je me suis surpris à ne jamais m'embêter ni me lasser. Il faut dire que ce métier exige une forte concentration si on souhaite faire du bon travail. Ok, cela vaut uniquement pour les 5 premières heures du service. Les 3 dernières étaient terriblement pénibles.




Je crois que j'y ai passé les moments les plus drôles de ma carrière. C'est aussi grâce à l'arrivée de Brittany, courant janvier. On s'est tout de suite apprécié. Bien qu'on vivait dans 2 mètres carré, il y avait toujours une raison pour faire une blague. Notre manager Eduardo était une source d'inspiration sans fin.

Ben, Jose, Brittany, Eduardo, Francesco & moi
Passé la période des fêtes 2014, Nathaly m'a proposé le service d'ouverture. S'il impose de se lever à 5h20 tous les jours, je voyais l'avantage d'un planning constant - du lundi au vendredi - et d'une fin de service à 15h. Ceci était supposé m'octroyer beaucoup de temps libre utile me permettant de me consacrer à ma recherche d'un poste qualifié et au passage de mon certificat d'auditeur interne. Je vous avoue tout de suite que ce n'était pas le cas. Je me sentais tellement épuisé après le service, que soit je filais dans mon lit, soit j'allais à la salle de sport, 2 blocs plus loin, pour contrecarrer le puissant coup de barre. Par ailleurs, il faut savoir que ce planning n'était pas pratique pour les entretiens ou les rendez-vous indispensables. A Vancouver, il n'est pas forcément aisé d'obtenir un rendez-vous après 15h. Les quelques fois où j'avais pu câler un entretien après mon service, j'avais bien du mal à rassembler mes dernières forces. Lorsque je n'y arrivais pas, je devais poser un jour de repos. C'est ainsi que j'ai utilisé mes 10 jours de congés payés.

Moi, Chef Thierry & Brittany
 

Le matin, mon rituel était le même. J'arrivais en skateboard, puis en vélo à 6h30. La rue sentait déjà bon les croissants chauds. Un peu bougon, j'enfilais mon tablier,je lançais à fond ma musique dans la salle, j'installais la terrasse, puis à 6h45 précise, je m'atellais à préparer la machine à café et le moulin, outil essentiel du process et qui retenait toute notre attention. Dès que les outils étaient prêts, je m'empressais d'apporter aux pâtissiers qui commençaient à travailler à 5h30.
Nami, la championne des croissants

Quant à la clientèle, j'avais la chance de voir les mêmes personnes tous les jours, arrivant dans le même ordre, commandant toujours immanquablement la même chose. Cela rendait le travail fluide et plus agréable. A 7h05, heure d'ouverture du café, Peter se présentait pour son américano décaf et son macaron. Puis s'installaient à une table Jérémy et sa femme chinoise, prenant leur petit cappuccino décaffénié. Puis plusieurs avocats. Avec Brittany, nous attendions avec impatience l'arrivée de Sandra, architecte d'intérieur, qui garait sa Porsche devant le café; Dr Jessa, dentiste indienne de Tanzanie, Teresa et Tony qui faisaient du covoiturage depuis Langley. Sans conteste, Ben était notre préféré. Il arrivait tous les jours un peu las en Maserati mais toujours avec un grand sourire. Il prenait un latte large, 3 shots à 160°F. Je ne veux pas non plus oublier Lynda, jeune retraitée francophone de Toronto qui venait de s'installer à Vancouver. Je pourrais en rajouter plusieurs. Passée l'heure d'arrivée aux bureaux, la clientèle se diversifait un peu plus. Beaucoup de femmes au foyer, de rendez-vous d'affaires. Les pires clients étaient les dames perses. Elles pouvaient être tellement snobs.

Vous l'aurez compris, j'ai passé de très bons moments.

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