dimanche 31 juillet 2016

Summer Camp ACC - VI : excursions

Lundi 25 Juillet

Mon seul souhait était de ne pas me faire remarquer. Après m'être aperçu que mes chaussures de randonnée - et non d'alpinisme comme il était vivement recommandé, étaient sur le point de rendre l'âme, que j'avais dû les raffistoler avec du scotch de plombier, que mon visage était l'épicentre d'une sur-réaction aux piqûres de moustiques, que je n'avais jamais marché sur la neige avec un piolet, je voulais disparaître. Je me suis donc mis en groupe avec deux dames âgées et un quarantenaire chinois qui n'avaient pas l'air d'être bien casse-cou.

Le programme qu'ils avaient choisi n'était pas véritablement ambitieux: montée jusqu'au col à l'ouest du Mont Thumb par le névé qui avait été sondé la veille par le groupe de casse-cou. Le névé nous parut sans grand danger à la montée. A la descente, des trous étaient apparus laissant apercevoir le petit torrent qui dévalait la pente en-dessous. Il ne fallait pas s'aventurer au-dessus et s'assurer avec le piolet. En haut, nous avions une vue imprenable sur Alava Lake en contre-bas.





Vue sur Mont Alava





Redescente, j'ouvre le chemin, ils me confiance
Mardi 26 Juillet

Le lendemain, la majorité du camp proposait de monter sur l'arête est du Mont Thumb et de grimper jusqu'au sommet. La montée dans les éboulis de pierres n'était pas évidente et il fallait porter des casques pour éviter la chute des pierres sur nos têtes. Arrivés sur le col, je décidais d'attendre le groupe qui montait au sommet afin d'éviter tout incident. En effet, la montée jusqu'au sommet impliquait du scrambling, activité à mi-chemin entre la randonnée et l'escalade. Je craignais de glisser du fait de l'usure de mes chaussures et, ou de perdre l'équilibre en raison de mon sac à dos inapproprié. Nous n'étions que mardi et je voulais rester entier encore un bon bout de temps.

Vue depuis le col
Le groupe redescend du sommet du Mont Thumb
Vue sur la vallée, le Spa et le camp
Vue sur l'arrête ouest et sur le lieu de notre Snow School






Mercredi 27 Juillet

Etant donné l'encaissement de la zone et le peu de neige qui offrait peu de possibilités d'ascension, une école de neige fut organisée au niveau du col où je m'étais arrêté la veille pour occuper les moins intrépides ou les plus fatigués. Je faisais partie des premiers, évidemment. Nous découvrîmes en bas du névé qui allait nous servir de terrain de chutes, une infinity pool. Le vent s'étant levé, les moustiques étaient rares.

Retour sur le Mont Thumb
Infinity Pool

Casse-croûte


Pause déjeuner

Vue sur le campement
Retour au campement

Jeudi 28 juillet

Il fallait varier les expériences et le point de vue qu'on avait eu depuis l'Infinity Pool laissait voir un beau lac au bleu profond en partie gelé. L'objectif de la journée fut de trouver un passage pour l'atteindre et d'identifier une route pour la tentative d'ascension du Mont Bate le lendemain.

Atteindre la lac fut relativement facile. Mon groupe retrouva rapidement les 2 fous de montagne qui se défièrent à plonger dans le lac à l'eau gelée. Ils y parvinrent mais furent obligé de passer le reste de la journée à se réchauffer au soleil comme deux lions de mer. Mon groupe continua et tenta d'identifier une route possible et pas trop dangereuse, à l'abris des cours d'eau qui creusent la neige par dessous, créant de véritables pièges à montagnards. Ce fut chose facile et on rentra tôt au camp.






Le reste de la journée se passa au Spa.


Vendredi 29 juillet

Ce cinquième jour, une ascension était prévue, celle du Mont Bate. Les 2/3 de la montée furent faciles. Il fallait néanmoins armer ses crampons et les enlever à chaque passage de neige, ce qui était barbant. Jim s'affairait à empiler régulièrement des pierres plates pour créer des cairns et faciliter notre chemin de retour. Il le fit si bien que étant leader au retour, je n'eus aucun mal à retrouver le chemin. Nous traversâmes des champs de neige et de roches. Nous rencontrâmes une adorable grenouille perchée sur son piton rocheux. Nous dûmes escalader, traverser dans la neige au-dessus de torrent prêts à nous avaler. J'ai eu la frousse, je dois l'avouer. Le pire nous attendait tout en haut, pour les derniers 200 mètres, qu'il fallut faire sur une pente vive, dans la neige, avec la mort certaine en cas de mauvaise prise ou de chute. J'admirais le calme et la maîtrise des dames âgées qui m'accompagnaient. Moi, je regardais mes pieds et me concentrais sur les conseils qui avaient été prodigués lors de la snow school et qui concernaient le planter de mon piolet trop court et de mes chaussures foutues. Je ne regardais que mes pieds. Lever la tête m'aurait déséquilibrer et mon sac à dos m'aurait fait chuter. La redescente de ce passage fut effroyable, surtout avec tout le groupe agglutiné derrière moi.








En haut, nous avions une vue sans pareille sur l'ouest de Vancouver Island, des fjords et le Pacifique







Samedi 30 juillet

C'était le branle bas de combat ce vendredi matin. La tente principale s'était déchirée sous l'effet des rafales qui avaient soufflé toute la nuit. La tente de Neil s'était envolée alors qu'il tentait de réparer la tente commune. Bref, la journée commença par déménager tout le matériel de cuisine dans la tente encore en bon état et de la renforcer en ramenant des pierres. Neil passa quelques heures à chercher ses cartes bancaires et ses billets de banque au milieu des cailloux. Etant donné la montée la veille, la journée fut déclarée "journée chill" par la plupart des participants. Un cours d'escalade fut envisagé mais l'endroit repéré la veille ne convenait pas à Sandy. On prit notre pique nique sur d'anciennes coulée de lave à proximité du lac gelé et tous finirent leur journée au spa.