Le fait de vivre dans une ville moyenne canadienne, perdue au bout de son île où je ne connais personne ne me dérange pas...enfin… jusqu'au moment d’organiser mes vacances. Que faire pour ses vacances? Il faut rester attentif aux propositions qui se présentes. Après le West Coast Trail trouvé sur couchsurfing.org, le Club Alpin du Canada proposait une semaine dans un coin reculé de l’île de Vancouver, accessible en hélicoptère uniquement. Ca semblait unique. Je me suis inscrit.
Le site
Le site choisi se situait au centre de l'île, sur une ancienne plaine glaciaire entourée par les monts Bate, Thumb et Alava. Du fait de son isolement et de la fonte récente de son glacier - que l'on supposait, l'endroit n'était pas encore accessible par route. Il nous a fallu un hélicoptère pour monter tout le matériel. Le vol grandiose n'a duré que 4 min.
A notre arrivée, le 24 Juillet, les lacs étaient encore recouverts de glace. La glace avait quasiment fondue à notre départ une semaine plus tard.
Le camp vu du flanc de Mont Thumb |
Camp vu de la montée vers le Thumb |
Vue sur le lac principal |
Vue sur Mont Thumb depuis le Spa |
Mon niveau de préparation
Lors de mon inscription, je m'interrogeais au sujet de mon niveau, surtout après avoir rencontré deux membres
locaux du club qui m'avaient tenu un discours terriblement dissuasif. C'est donc avec un peu d'appréhension que je me suis rendu aux
réunions de préparation. Exprès, je m’y suis rendu en vélo (40 km AR). Arrivé
sur place, je me rends compte que la moyenne d’âge est proche de 60 ans. Sans mépris
pour mes aînés, je me dis que mon jeune âge devrait facilement palier mon
niveau technique.
En fait, mon niveau technique n’a pas
été tant un problème mais mon matériel inadéquat a été un handicap :
- Chaussures en fin de vie : je m’aperçois après avoir monté ma tente que la semelle se désolidarise de la chaussure. Je dois les rafistoler tous les soirs avec du scotch de plombier sans me faire trop remarquer.
- Sac à dos de location trop gros pour être vraiment à l’aise en terrain pentu.
- Piolet trop court, je dois marcher dans la neige comme les mendiantes tziganes armées de leurs béquilles raccourcies
- Oubli de l’anti-moustique dans une région infestée par ces petites bêtes.
Moustiques
Sans oublier ma sur-réaction aux
piqûres de moustiques qui ont transformé mon visage, mon dos et mes épaules en
champs de bataille. J’ai dû passer la plupart de mon temps avec mon ciré jaune, même en plein soleil.
Les moustiques étaient la première chose que je voyais le matin, à travers la
moustiquaire ; et la dernière chose également. Ils nous suivaient partout. Les seuls moments de repos étaient lorsque le vent se levait - et il s'est levé en milieu de semaine emportant plusieurs tentes ) et dans ma tente.
Combinaison anti-moustique |
Organisation quotidienne
Chaque jour, des groupes se formaient
en fonction de l’objectif. Les plus
ambitieux visaient les pics, les moins ambitieux les cols. Le faible niveau d'enneigement et le caractère cloisonné du cirque dans lequel on se trouvait limitait les objectifs réalisables. En effet, les névés étaient censés servir de route vers les cols et les sommets.
Les personnes les moins ambitieuses passaient leur journée nus autour d’un joli lac chauffé
par le soleil. Ce lac a été rapidement appelé le "Spa". La douche rudimentaire que l'on avait monté a d'ailleurs vite perdu de son intérêt. Il valait mieux aller au spa.
Vue aérienne du spa |
Légende inutile |
Niveau vie pratique, à notre arrivée, le site était vierge. L'hélicoptère a monté l'ensemble du matériel nécessaire à l'installation du camp:
- toilettes et douche de fortune
- poubelles qui une fois ensevelies dans la neige servent de frigo
- tentes communes
- bouteilles de gaz
- nécessaires de cuisine
- tables et chaises
Hélitroyage du matériel |
Réfrigérateur naturel |
Tentes igloo collectives |
Boîtes anti-ours avec Jim et Mary |
Les nuits
Chacun avait installé sa tente où il le souhaitait. Certain l'avait placé au bord du lac, moi j'avais choisi de m'éloigner de tout point d'eau pour éviter les moustiques autant que je pouvais.
Coincé entre 3 montagnes, le soleil disparaissait vite. Semaine de pleine lune, et aidées par des rafales de vent, les nuits étaient claires, trop lumineuses pour prendre de belles photos du ciel. Par ailleurs les rafales nous ont fait vivre plusieurs nuits angoissantes. Ma tente, bien amarrée au sol par pleins de cailloux, se pliait littéralement sous l'action du vent, si bien que les parois en venaient à toucher mon visage. J'avais peur qu'elle se casse en plein milieu de la nuit, ce qui est arrivé à mon partenaire de dîner.
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