dimanche 31 juillet 2016

Summer Camp ACC-VI : Vie quotidienne


Le fait de vivre dans une ville moyenne canadienne, perdue au bout de son île où je ne connais personne ne me dérange pas...enfin… jusqu'au moment d’organiser mes vacances. Que faire pour ses vacances? Il faut rester attentif aux propositions qui se présentes. Après le West Coast Trail trouvé sur couchsurfing.org, le Club Alpin du Canada proposait une semaine dans un coin reculé de l’île de Vancouver, accessible en hélicoptère uniquement. Ca semblait unique. Je me suis inscrit.

Le site

Le site choisi se situait au centre de l'île, sur une ancienne plaine glaciaire entourée par les monts Bate, Thumb et Alava. Du fait de son isolement et de la fonte récente de son glacier - que l'on supposait, l'endroit n'était pas encore accessible par route. Il nous a fallu un hélicoptère pour monter tout le matériel. Le vol grandiose n'a duré que 4 min.

A notre arrivée, le 24 Juillet, les lacs étaient encore recouverts de glace. La glace avait quasiment fondue à notre départ une semaine plus tard.


Le camp vu du flanc de Mont Thumb
Camp vu de la montée vers le Thumb
Vue sur le lac principal
Vue sur Mont Thumb depuis le Spa



Mon niveau de préparation

Lors de mon inscription, je m'interrogeais au sujet de mon niveau, surtout après avoir rencontré deux membres locaux du club qui m'avaient tenu un discours terriblement dissuasif. C'est donc avec un peu d'appréhension que je me suis rendu aux réunions de préparation. Exprès, je m’y suis rendu en vélo (40 km AR). Arrivé sur place, je me rends compte que la moyenne d’âge est proche de 60 ans. Sans mépris pour mes aînés, je me dis que mon jeune âge devrait facilement palier mon niveau technique.

En fait, mon niveau technique n’a pas été tant un problème mais mon matériel inadéquat a été un handicap :
  • Chaussures en fin de vie : je m’aperçois après avoir monté ma tente que la semelle se désolidarise de la chaussure. Je dois les rafistoler tous les soirs avec du scotch de plombier sans me faire trop remarquer.
  • Sac à dos de location trop gros pour être vraiment à l’aise en terrain pentu.
  • Piolet trop court, je dois marcher dans la neige comme les mendiantes tziganes armées de leurs béquilles raccourcies
  • Oubli de l’anti-moustique dans une région infestée par ces petites bêtes.
Toute la semaine, j’ai eu le sentiment que j’allais tomber dans la catégorie « boulets de service ».

Moustiques

Sans oublier ma sur-réaction aux piqûres de moustiques qui ont transformé mon visage, mon dos et mes épaules en champs de bataille. J’ai dû passer la plupart de mon temps avec mon ciré jaune, même en plein soleil. Les moustiques étaient la première chose que je voyais le matin, à travers la moustiquaire ; et la dernière chose également. Ils nous suivaient partout. Les seuls moments de repos étaient lorsque le vent se levait - et il s'est levé en milieu de semaine emportant plusieurs tentes ) et dans ma tente.


Combinaison anti-moustique
Organisation quotidienne

Chaque jour, des groupes se formaient en fonction de l’objectif. Les plus ambitieux visaient les pics, les moins ambitieux les cols. Le faible niveau d'enneigement et le caractère cloisonné du cirque dans lequel on se trouvait limitait les objectifs réalisables. En effet, les névés étaient censés servir de route vers les cols et les sommets.

Les personnes les moins ambitieuses passaient leur journée nus autour d’un joli lac chauffé par le soleil. Ce lac a été rapidement appelé le "Spa". La douche rudimentaire que l'on avait monté a d'ailleurs vite perdu de son intérêt. Il valait mieux aller au spa.

Vue aérienne du spa
Légende inutile
Vie pratique

Niveau vie pratique, à notre arrivée, le site était vierge. L'hélicoptère a monté l'ensemble du matériel nécessaire à l'installation du camp:
  • toilettes et douche de fortune
  • poubelles qui une fois ensevelies dans la neige servent de frigo
  • tentes communes
  • bouteilles de gaz
  • nécessaires de cuisine
  • tables et chaises
  • Hélitroyage du matériel
Réfrigérateur naturel
Tentes igloo collectives
Boîtes anti-ours avec Jim et Mary
Si chacun était responsable de ses petits-déjeuners et déjeuner, on s'est tous relayé par paires pour organiser les dîners. Chanceux, j'ai été responsable du premier dîner en altitude. J'avais ainsi pu tout préparer à l'avance et si j'en venais à rater quelque chose, j'avais toutes les chances que les personnes aient oublié d'ici la fin de la semaine. A posteriori, ils ont aimé ma soupe de carottes-pois chiches-curry et ma compote rhubarbe-fraise.



Les nuits

Chacun avait installé sa tente où il le souhaitait. Certain l'avait placé au bord du lac, moi j'avais choisi de m'éloigner de tout point d'eau pour éviter les moustiques autant que je pouvais.


Coincé entre 3 montagnes, le soleil disparaissait vite. Semaine de pleine lune, et aidées par des rafales de vent, les nuits étaient claires, trop lumineuses pour prendre de belles photos du ciel. Par ailleurs les rafales nous ont fait vivre plusieurs nuits angoissantes. Ma tente, bien amarrée au sol par pleins de cailloux, se pliait littéralement sous l'action du vent, si bien que les parois en venaient à toucher mon visage. J'avais peur qu'elle se casse en plein milieu de la nuit, ce qui est arrivé à mon partenaire de dîner.



Aucun commentaire: