Vince pérégrine en Colombie-Britannique: West Coast Trail: 2eme jour, Thrasher Cove

Je suis excité à l’idée de me lever et de partir à la recherche de la faune locale. Il est 6h du matin. Il fait clair mais la brume est très basse, créant un paysage beau mais un peu lugubre. Rien de très vivant jusqu’à ce qu’une hermine traverse la plage. Je prépare mon petit déjeuner. A. reprend sa conversation sur ses placements financiers qu’il avait débutée la veille - il travaille pour une banque, ce qui le rend totalement expert des placements financiers, mais a fortiori il est joint d'être riche. Je m'éloigne donc de lui et m'assoit sur une bûche sur le sable. Il me faut 1h15 pour être prêt. 7h30, le départ est donné. Un lion de mer vient sur la plage pour s'abreuver d'eau douce au petit ruisseau qui coupe la plage et qui nous sert de source en eau potable.

Thrasher Cove au petit matin

Lion de mer de Californie

Nous commençons la partie la plus difficile de la randonnée (Thrasher Cove – Owen Island). On pensait que le trajet par la côte allait être plus agréable que l’option par la forêt. Certes c’est beau mais loin d’être facile. On doit passer des énormes rochers, des plus petits, des moyens aussi. Et puis des troncs d'arbres amenés par les vents et les tempêtes. Il faut toute notre concentration pour évaluer le risque de glissade, le risque de se tordre une cheville ou de se faire une entorse. Bizarrement les rochers luisants sont moins glissants que les rochers paraissant secs. Avec nos sacs de 25 kg, notre engourdissement général et A. qui nous presse d'aller plus vite pour ne pas se retrouver piégés par la marée, ce n'est pas une partie de plaisir. Les bâtons de randonnées sont indispensables pour s'assurer.

Partie la plus difficile du trail: atteindre la Pointe Owen

On mettra 1,5 heure pour nous sortir de ce pétrin, atteindre la pointe Owen et ses grottes et sa colonie de lions de mers.

Pointe Owen

Photo de groupe dans les grottes

Owen Point marque la sortie de la baie Port San Juan et le début d'une côte bien plus facile, moins déchiquetée. La seule difficulté est de passer des petits ravins où s’engouffre la marée « surge channels ». La brume s'est levée mais le temps est gris. A. nous presse encore nous rappelant qu'il lui faut prendre le bus de samedi prochain, c'est à dire dans 6 jours. On a tous envie de le ***. Après une autre 1,5 heure, nous devons retrouver le chemin forestier (km 67). Le passage par la côte est barrée par un « surge channel » infranchissable.

Surge Channel sur la côte pacifique

Vue sur la côte Pacifique

Retour dans la forêt et son chemin boueux

le dessous d'une souche d'un arbre tombé fait office de mur végétal

Km 64

Bain de boue

Le sentier ne fait pas toujours dans la dentelle

Nous nous arrêtons au premier campement (Camper Bay, km 62) pour le déjeuner. Ursula ne supporte plus A. et s'emporte contre lui. Elle décide de ne pas prendre de pause déjeuner et de nous attendre avec l'allemand au campement (Walbran Creek, km 53). Ayant un peu pitié de ce A. qui m'a permis d'organiser ce périple, je reste avec les autres.

L'échelle qui nous amène à Camper Bay

Premier cable-car sur Camper Creek

Le reste de la journée à été particulièrement dure. Nous avons peur d'avoir pris du retard sur notre première journée et décidons de le rattraper. Nous avons donc fait 9 km de plus en forêt (km 62 à km 53), à passer les bains de boue, à escalader des arbres, des racines. encore une fois, les bâtons sont une aide très précieuse: ils nous permettent de sonder les bains de boue, de s'assurer en passant sur les troncs d'arbre. Les échelles, les ponts suspendus, les nacelles suspendues à des câbles se succèdent à un rythme impressionnant et nous permettent de passer plusieurs canyons et davantage de ruisseaux. Descendre les échelles une par une est facile mais prend du temps. Remonter les échelles devient épuisant. Mon sac est encore trop lourd. Malgré l'effort à fournir, on continue d'apprécier la forêt luxuriante. Les verts, peu fidèlement représentés dans mes photos, sont exhubérants. Je me crois au Vénézuéla ou au Costa Rica, bien que je n'ai jamais mis les pieds dans ces deux pays.

2 choix pour traverser: le ruisseau ou le tronc

Je souris encore mais plus pour très longtemps

Détail du sol

Le ciel bleu apparait vers 15h. Les pieds d'Amanda tombent deux fois dans l'eau, ce qui n'arrange en rien l'état de ses orteils et talons qui empire très rapidement. Elle doit s'arrêter longuement pour les soigner. Cela nous retarde. Les 3 derniers kilomètres de cette journée sont très pénibles, bien que le sentier soit plus horizontal. On passe une parcelle de forêt qui a brûlé il y a un temps (dizaines d’années ?").

Jolie composition

Un des rares ponts suspendus

Détail floral

On arrive enfin au campement, mais trop tard pour pouvoir choisir le meilleur emplacement et pour faire trempette dans le cours d'eau. La brume remonte rapidement sur la côte comme une épaisse couverture.