mercredi 8 juin 2016

West Coast Trail : 4ème jour, Cribs Creek - Tsusiat Falls (km 42 -> km 25)


Je me reveille vers 5h30. J'entends la pluie sur le toit de la tente. Je pense aux sacs des filles qui sont restés dehors. Je prépare un stratageème pour pouvoir me préparer, déjeuner et tout ranger sans me mouiller ni mouiller mes affaires. J'ai compris que pour gagner du temps, il ne fallait pas procéder par phase mais lancer toutes les phases en même temps. On met l'eau à chauffer avant toute chose. Elle aura le temps de bouillir et le thé de se refroidir d'ici à ce que je roule mon sac de couchage, mon matelas et que je range toutes les autres affaires accroupi dans la tente. Pas moyen néanmoins de ne pas exposer le corps de la tente à la pluie. Il faudra la ranger humide avec le toit de tente trempé. 

Mes coéquipiers sont plus lents et je dois less attendre sous la fine pluie. Je décolle en avance, prétextant avoir froid. eveux surtout rejoindre la forêt le plus rapidement possible. On a le choix entre la forêt ou la plage. Par un temps pluvieux, je préfère rejoindre la forêt le plus rapidement possible, surtout que le chemin est bien entretenu sur cette portion. C'est une promenade de santé. La présence de hameaux autochtones dans les environs doit en partie expliquer cela. Ils servent de main d'oeuvre. 





Ursula se joint a moi. On passera la matinée tous les deux. Elle marche vite. Je presse le pas. Mon allure reste "moyenne" a son goût. Peu de choses à dire sur cette portion. C'est un classique du bord de mer. Un chemin en haut d'une falaise, en grande partie enfermé dans la végétation. Des trouées permettent notamment de profiter de jolis points de vue. Le soleil apparaît enfin. 








Vers 11h, on atteint rapidement le petit ferry du lac Nitinat (km 33) qui est tenu par un autochtone. Il propose aussi du poisson au barbecue et des bières. Avec Ursula on se partage le dernier morceau d'halibut et un morceau de saumon. Les randonneurs sont invités à epingler leur lieu d'origine sur une mappemonde accrochée au mur. Je suis le premier breton.  On croise sur ce petit ponton les randonneurs croisés dans la navette et qui ont choisi de descendre vers le sud. Cela marque le milieu du voyage. 




Le reste du groupe nous rejoint 1 heure plus tard. Evidemment ils commandent les crabes qu'ils ne savent pas décortiquer. Ursula trépigne et décide ne plus attendre et de rentrer a Victoria avec la navette du Jeudi midi. Les autres filles sont tentées mais les pieds d'Amanda les en dissuadent rapidement. Je n'ai aucune envie de prendre la navette du jeudi. Je suis en vacances et j'ai bien l'intention de les faire durer. Ursula prend donc le premier petit ferry seule. On ne la reverra plus.


Je dois donc attendre 1 heure de plus pour que les autres finissent de dépiauter leur dormeurs avec l'aide du patron. On repart enfin. Le ciel se couvre et devient menaçant. A. veut absolument que l'on s'arrête pour la nuit dans des tentes de refugiés avec poëles à bois qui sont facturés 90 dollars la nuit par des autochtones. Il nous presse, nous faisant croire que c'est pour le bien des pieds d'Amanda. Mais Amanda est forte et ne souhaite pas que l'on change le programme pour elle. Pour ma part, je n'ai aucune envie de dormir dans la même tente que A. ni de payer pour un service que j'ai deja payé et que je porte sur mon dos 6 heures par jour: ma propre tente.



Il est vrai le ciel se couvre et devient menacant. J'ai le malheur de marcher avec A. Les autres ont un rythme de marche bien trop lent. Il me tient un discours tout altruiste, me répétant ses bonnes raisons pour rester dans les tentes de refugiés et de rester grouper. La marée monte mais je pense qu'il n'y a aucun risque à prendre le raccourci de la plage pour le dernier kilomètre et demi qui nous sépare de Tsusiat Fall Campground (km 25). A. est perdu sur la carte. Il a peur de se faire piéger par la marée montante. Il hésite un moment et sur un coup de tête par tout seul sur le chemin de la forêt.


Je décide de continuer seul en passant par la plage. Et tout d'un coup, seul sur cette grande plage de sable, sans âme qui vive autour, avec potentiellement une faune hostile qui m'épille, je panique intérieurement. Et si A. avait raison. Loué soit Dieu, l'Allemand qui avait suivi le sentier forestier reconnaît mon ciré jaune, suivi par Cindy me rejoignent sur la plage. A. nous suivra à quelques centaines de mètres.


On arrive à la plage. On installe nos tentes. On découvre cette magnifique cascade qui chute verticalement de la falaise. Elle forme un bassin à son pieds et l'eau disparaît sous la plage. C'est un peu surréaliste. Imaginer une telle quantité d'eau tomber sur la plage et aucun ruisseau qui n'en émerge. Il fait gris mais bon. J'en profite pour me baigner tout en me lavant. 





On passera la soirée autour du feu de camp et d'un jeu de cartes. Des baleines croisent au large.



Une baleine croise au large de la plage

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