J’ai quitté
Powell River le mercredi 20 août, comme je l’avais convenu avec Christina. Elle
m’a bien proposé de rester plus longtemps, officiellement pour assister au 150ème
anniversaire du village de Lund, officieusement pour que j’arrose son jardin.
Pour ma part, je n’avais qu’une envie : retrouver ma liberté.
J’ai pu
entretemps récupérer la voiture de mon co-wwoofer allemand, une Ford Explorer
de 1999. Je l’ai eu pour moins de 600eur avec tout un set de camping (tente,
matelas, sac de couchage) et de cuisine. Une bonne affaire me direz-vous ?
Eh bien à un détail près, cette voiture à un petit problème au moteur, une
histoire d’arrivée d’air qui ne paraît pas grave. Un simple petit voyant
lumineux qui s’affiche. Enfin je n’ai pas tout compris. J’ai juste estimé qu’il
fallait mieux dépenser une 500eur dans une voiture dont je connais le défaut, plutôt
que 3000$ dans une vieille voiture d’occasion que je ne connais pas. Voilà le
deal, en espérant qu’elle ne me lâche pas sur la route.
C’est donc à midi
que je prends le ferry de Powell River pour Comox puis la route pour Campbell
River.
Campbell River, outre être la capitale du saumon, est aussi la porte
d’entrée sur ce fabuleux labyrinthe d’îles et de fjords qu’est Desolation
Sound. Il s’agit d’un immense amas d’iles montagneuses, de vallées englouties
qui bouche le détroit de Géorgie entre la côte continentale et Vancouver
Island. C’est un paradis pour tous mammifères marins, dont les baleines et les
orques.
Bye Bye Powell River |
Me voilà sur le
ponton de la marina de Campbell River, le jeudi 21 août à 9h30, prêt pour un
voyage en zodiac pour observer les baleines. On nous équipe d’une combinaison
flottante, d’un gros bonnet et d’un masque. J’ai l’air d’un skieur perdu au
milieu des estivants.
Je dois avouer
que le Zodiac, c’est fun. Le vent qui fouette le visage, les vagues prises de
bord et qu’on surfe comme si de rien n’était, les demi-tours précipités, la
sensation de voler au-dessus des vagues. Je me croyais dans un manège. A 30
km/h au-dessus de l’eau, nous avons eu le temps de faire en une journée le tour
de la première partie de Desolation Sound.
Nous avons aperçu une baleine juste
10 min après avoir quitté le port. Un souffle, un jet attirent l’attention du
pilote. Virage à 180°, le bateau s’incline tellement que mes affaires passent par-dessus
bord. Encore des souffles, des jets, la baleine reprend sa respiration. Et puis
dans un mouvement lent, elle se courbe pour disparaître dans l’eau en nous
dévoilant sa magnifique queue. Malheureusement, mon appareil photo ne put pas
immortaliser cette image. Alors vous devez vous contenter du début de
l’apparition de sa nageoire. Ça sera la seule baleine aperçue de la journée.
Puis vient des
orques résidants. Une dizaine de bateaux sont déjà sur place. Nous nous mettons
à l’écart. Les orques chassent le saumon en famille le long d’un précipice.
Les paysages
autour sont à couper le souffle. Ce sont les Alpes englouties.
Nous nous
dirigeons ensuite vers les fameux rapides créés par les marées dans les goulets
d’étranglement. C’est impressionnant (la vidéo ne peut pas être téléchargée - il vous faut vous contenter des photos). Ce sont des murs d’eau qui se jettent,
des énormes tourbillons qui brassent une masse d’eau considérable. Un lion de
mer lutte dans le courant.
Au-dessus de ce
rapide, le domaine d’un milliardaire canadien, Dennis Washington, qui comprend
sa maison, son hôtel, son restaurant, son golf, un de ses 4 yachts. Un
hydravion amerrit juste derrière nous.
Nous nous
enfonçons dans le rapide, et nous débouchons dans des baies extrêmement calmes
où l’eau est rendue claire par l’eau des glaciers. Bref tout cela est
grandiose, puissant, sauvage.
Je m’excuse pour
la pauvre qualité des photos mais il y avait tant de paramètres à gérer que je
n’ai pas eu la chance de prendre la photo parfaite.
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