lundi 11 août 2014

Copeland Islands en kayak



Un de mes objectifs au Canada, parmi ma liste de 45 objectifs, est de faire du kayak et notamment des randonnées en kayak : pagayer la journée le cul dans l’eau, dormir sur des îles, se réveiller au milieu de nulle part. Il fallait donc une première expérience. Après avoir benchmarké les différentes compagnies de kayaks de la région, j’ai rejoint une randonnée guidée assez peu ambitieuse de 2 jours autour des Copeland Islands, avec 2 touristes hollandais. Initialement, je souhaitais pagayer dans les fjords du Desolation Sound Marine Park qui semblent tout simplement magnifiques mais aucune randonnée n’y était prévue d’ici début septembre.

Si j’étais déjà venu en canoë sur cet archipel, l’expérience en kayak a été totalement différente et bien meilleure. D’une part parce que je n’avais plus à faire attention aux vagues des bateaux et d’autre part parce que les petits îlots découverts lors de cette seconde balade étaient bien plus riches en faune.

C’est donc en mode rase-cailloux que j’ai découvert les splendides étoiles de mer mauves vif, les aigles américains (pygargues à tête blanche), d’autres vautours inconnus, des drôles de cétacés aperçus de loin (marsouins de Dall), des sortes de bécasses de la famille des pingouins qui se mettent à galoper en groupe à la surface de l’eau dès la première alerte. 

Etoile de mer - dessus
Etoile de mer - dessous
Pygargues à tête blanche
 Néanmoins, le plus excitant était de découvrir la colonie de phoques. Au début, vous entendez un souffle d’expiration peu discret ou alors un petit râle. Vous tournez la tête et à la surface de l’eau vous apercevez une petite bouée noire, puis plusieurs. Vous vous approchez et vous remarquez que toutes ces petites bouées se mettent à vous épier jusqu’au moment où les plus craintives disparaissent dans l’eau dans un discret mouvement. Vous distinguez ensuite sur la côte toute proche des formes se confondant avec les rochers. Mais elles bougent. Les mères phoques et leurs rejetons se reposent au soleil. La mère est en alerte à votre approche. De sa nageoire, elle tapote son rejeton. J’imagine qu’elle lui dit soit « tiens-toi prêt mon rejeton à te jeter à l’eau », soit « attends mon rejeton, le danger n’est pas encore avéré ». Bien souvent, la mère disparaît la première dans les eaux sombres du détroit mais d’autres fois le rejeton prend l’initiative. Un petit nombre se laissent approcher ou s’approchent sans trop de crainte.





Vers 15h, nous déchargeons les kayaks sur une pile déserte à proximité du parc. C’est fou ce que ces d’embarcations peuvent contenir : des tentes, des duvets, une gazinière de camping, un set de poêles, un set de couverts, des trousses de secours, de la nourriture. Nous montons chacun notre tente, ou plutôt notre moustiquaire. Etant donné le terrain escarpé, j’ai la chance de monter la mienne sur un promontoire avec une vue magnifique sur le détroit à 100m du camp de base. Le dîner se prend à 17h et ensuite balade en kayak dans les eaux calmes des lieux.


Toute la faune semble se relaxer. Les mouettes piaillent, les phoques s’amusent dans l’eau, les bécasses forment un ballet (voir la vidéo pour les toutes dernières secondes). Plusieurs petits groupes de bécasses se sont rassemblées en une ligne parfaite. Et puis, par alternance, les différentes portions de la ligne ce sont mises à courir pour former un arc de cercle parfait.

Le coucher de soleil arrive enfin. Nous le regardons depuis le camp de base. Et comme il était prévisible, la plaie commune à toute région paradisiaque se fait enfin entendre : des moustiques par dizaine volent autour de nous comme s’ils n’avaient pas bu de sang sur cette île déserte depuis des lustres. Ils ne nous quitteront pas jusqu’à ce que nous soyons obligés de nous réfugier dans nos moustiquaires.





Le lever fut difficile et nous retournâmes tranquillement vers le port. Sur le chemin, nous nous arrêtâmes sur un site indien, difficile à distinguer pour le néophyte.

Débarcadère indien
J’essayais aussi les techniques de survie : comment remonter dans un kayak après s’être retourné. C’était plutôt facile.


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